Classe exceptionnelle de la filière enseignante : au milieu du gué

La mise en place de la classe exceptionnelle ne satisfait pas le Sgen-CFDT : trop de place à l'avis des recteurs, pas assez d'égalité entre les femmes et les hommes.

Une remise en cause des principes acquis ?

Pour les corps de la filière enseignante, l’accord PPCR prévoit des déclinaisons spécifiques, dont la création de la classe exceptionnelle. Pour le Sgen-CFDT, la classe exceptionnelle doit concrétiser trois enjeux forts : la reconnaissance des fonctions, la valeur professionnelle et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Or, les modalités de sa mise en œuvre opérationnelle, précisées par la note de service, marquent les choix du nouveau gouvernement. Ceci nous inquiète, et nous contestons les choix ministériels. En particulier, la conception de la valeur professionnelle « au mérite » ne nous convient pas.

Trois enjeux forts : la reconnaissance des fonctions, la valeur professionnelle et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Des fonctions mieux reconnues

Pour le Sgen-CFDT ce 3ème grade est un progrès pour tous les personnels de la filière enseignante. En effet, ce grade va enfin permettre de reconnaître l’engagement dans des fonctions particulières. Cette reconnaissance passera désormais par une valorisation indiciaire et non plus seulement indemnitaire.

C’était une demande historique du Sgen-CFDT. Nous souhaitains que les fonctions spécifiques soient reconnues et donc revalorisées, afin de les rendre attractives. De plus, cette classe exceptionnelle permet de reconnaître les collègues ayant exercé ces responsabilités par le passé.

Nous obtenons ainsi, pour chaque agent, un moyen de construire un parcours de carrière.

Une valeur professionnelle au « mérite »

L’accord PPCR déconnecte largement évaluation des agents et déroulement de carrière. C’est ainsi que le Sgen-CFDT a obtenu la garantie d’un déroulement sur deux grades (classe normale et hors-classe) dans le cadre d’une carrière complète.

En l’état actuel, le barème proposé pour l’accès à la classe exceptionnelle ne convient pas au Sgen-CFDT. Les avis du recteur pourront ainsi décider jusqu’à 65 % des promus. Pour le Sgen-CFDT, ce « fait du prince » n’est pas acceptable !

Le Sgen-CFDT s’oppose à la conception du mérite défendue par ce ministère et certains syndicats. Le Sgen-CFDT dénonce l’absence de reconnaissance de la durée des fonctions permettant l’accès à la classe exceptionnelle.

Le Sgen-CFDT revendique :

  • un maximum de collègues éligibles effectivement promus avant de partir en retraite,
  • une augmentation de la proposition de 80 % de promus au titre des fonctions exercées,
  • que la durée de l’exercice dans les fonctions éligibles apparaisse dans le barème,
  • que l’avis du Recteur ne soit décisif que pour un maximum de 25 à 30 % des avis.

Égalité professionnelle, le Sgen-CFDT ne lâche rien

L’accord PPCR comprend aussi un objectif de lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes, en termes de rémunérations et de parcours professionnels. C’était un mandat fort de toute la CFDT pendant la négociation. Les discussions des nouvelles modalités de promotion dans les grades supérieurs sont l’occasion d’agir de manière efficace. Les inégalités sont aujourd’hui criantes.

Lors de la réunion au ministère, le Sgen-CFDT a été la seule organisation à demander un calibrage chiffré dans la note de service. Le Sgen-CFDT a ainsi proposé d’avoir un  pourcentage de femmes parmi les promus égal au pourcentage de femmes dans le corps. Ceci a été jugée « illusoire » par la représentante du Snes-FSU…

Le Sgen-CFDT dénonce l’hypocrisie institutionnelle du ministère comme de la majorité des organisations syndicales qui se contentent de principes généraux et de beaux discours sans rien proposer d’opérationnel. En agissant de la sorte, le Ministère prend le risque de reproduire, voire d’amplifier, des différences inacceptables.

Le Sgen-CFDT revendique des mesures énergiques et ambitieuses qui permettent, partout où c’est possible, de réduire les inégalités. La proportion de promues doit être à l’image du corps.

Ces trois éléments sont des points « durs » de notre action syndicale au ministère comme dans les territoires : le Sgen-CFDT ne veut pas d’une application dévoyée de PPCR !

Pour en savoir plus, consultez notre dossier Classe Exceptionnelle.