Christine Renon, deux ans déjà, et depuis ?

Le 21 septembre 2019, Christine Renon, directrice d'école à Pantin, s'est donnée la mort. Que s'est il passé depuis ?

En septembre 2019, une directrice d’école, Christine Renon, directrice d’école dans le 93,  s’est donnée la mort en invoquant les difficultés liées à l’exercice de son métier. Des exigences multiples, des sollicitations permanentes et le poids d’un quotidien dans lequel le directeur-la directrice est interpellée sur tous les sujets : l’état du bâtiment, le mal des êtres des élèves, les problèmes de ses collègues, la propreté des salles de classe… la liste est interminable.

Que s’est il passé depuis ? Des discours de notre ministre et de nos inspecteurs d’académie, qui ont relayé et rappelé le rôle central et essentiel des directeurs et directrices et la nécessité d’alléger leurs tâches, d’autant plus depuis l’arrivée du Covid et une gestion sanitaire qui incombe presque exclusivement aux directeurs-rices…

La direction d’école a occupé la scène médiatique comme jamais auparavant. Il y a eu un Grenelle de l’Education, une loi Rilhac, quelques primes, quelques avancées sur les décharges pour certains d’entre nous mais pour la plupart, rien n’a changé ! Et même, voir ci dessous, de nouvelles exigences sont apparues!

La Loi « Rilhac » qui revient en ce moment même à l’Assemblée, et dont il reste assez peu de choses concrètes,  avec tout de même une reconnaissance de la fonction, en l’état, ne changera pas le quotidien du directeur.

Des obligations toujours plus nombreuses

Une situation inextricable

Sur le thème de la santé, la loi du 30 décembre 2017 a étendu l’obligation vaccinale : huit vaccins jusqu’alors recommandés sont dorénavant obligatoires. Le nombre de vaccinations obligatoires pour les enfants-elle passe donc de 3 à 11 (article 49). Et qui doit s’assurer  du respect de l’obligation vaccinale ? Le directeur/ la directrice d’école.

Concernant les PAI, une circulaire du 10 février 2021 a été publiée suite à des accidents d’enfants. Elle rappelle que le PAI est maintenant rédigé par le médecin traitant. Elle indique surtout que pour le reste, ce sera aux directeurs-directrices de faire le boulot :

  • S’assurer de la bonne compréhension du protocole d’urgence et de la formation au mode d’administration du traitement.
  • Expliciter le lieu de rangement des traitements.
  • Conserver l’original du PAI.
  • Être vigilant sur les dates de péremption des médicaments (sous la responsabilité de la famille).
  • Être vigilant sur la transmission du PAI à l’ensemble de l’équipe pédagogique, lors du remplacement de l’enseignant et/ou de l’ATSEM, lors des sorties scolaires…
  • Porter une attention particulière aux activités sportives notamment les activités à risque comme la natation et l’escalade.
  • Veiller aux situations d’urgence : le traitement doit pouvoir être administré en attendant l’arrivée des secours.

Le Sgen CFDT ne se satisfait pas de cet état des lieux et de ces quelques avancées.

Les directeurs, directrices ont besoin d’une reconnaissance, de temps, d’aides administratives pérennes.

Les écoles (les collègues, les élèves) ont besoin de directeurs-directrices qui ont du temps, de la disponibilité  et pour l’instant ce n’est toujours pas le cas, deux ans après le suicide de notre collègue Christine Renon.

Des commentaires, des remarques ?