Pilotage du premier degré : le pouvoir d’agir !

Les revendications de la CFDT pour en finir avec les dérives d'un pilotage par la surveillance et accompagner les équipes pour agir !

Mise en œuvre des PPMS

Ces dernières semaines, des IEN ont convoqué des réunions de directeurs pour leur demander de rédiger les PPMS unifiés ! Or la loi Rilhac prévoit que ces PPMS unifiés soient réalisés par la DSDEN, en lien avec les communes d’ici 2028. Il n’est aucunement prévu par les textes que ce soient les directeurs qui s’en chargent, et encore moins sur l’année 2024-2025.
Nous soutenons l’initiative du collectif des directrices et directeurs du Rhône, qui interpelle le DASEN sur ce sujet.

La Cfdt Education, Formation Recherche Publiques porte depuis de nombreuses années une vision nouvelle du pilotage des écoles. La loi Rilhac, même si elle est imparfaite et incomplète doit permettre de donner plus d’autonomie aux équipes. Il est temps que la chaîne hiérarchique s’en saisisse et fasse confiance aux collègues sur le terrain !

La loi Rilhac reste incomplète

La mise en œuvre de la Loi Rilhac est en effet pour le moins chaotique. Certes, les arrêtés notifiant la bonification d’ancienneté de 3 mois des directeur⋅rice⋅s sont arrivés, pour l’année 2023-24. Pour autant la juste reconnaissance de leur engagement, la confiance dans leur pilotage pédagogique est trop soumis à la bonne volonté de l’IEN ou du DASEN.

Pour la CFDT, ce flou est avant tout lié au manque de définition précise des champs d’application de l’autorité fonctionnelle dont dispose les directeurs et directrices d’école. Cela laisse la place à toutes les interprétations et empêche la simplification de certaines procédures.
Ainsi, il n’y a toujours aucune avancée sur la suppression de la signature de l’IEN sur le protocole d’accord de la sieste en maternelle. Nous avons appris que certains IEN demandent les documents signés par les parents !
Il n’y a toujours aucune avancée sur l’organisation des élections de parents d’élèves notamment lorsqu’une seule liste se présente. Il reste quelques mois avant les prochaines. Malgré le turn-over important des Ministres ces derniers temps, ne serait-il pas temps de trouver une solution simple et efficace pour tout le monde ?

Pour la CFDT, il convient que la définition précise de l’autorité fonctionnelle se traduise en actes concrets pour alléger le travail administratif des directeurs et directrices et qu’elle replace le pouvoir d’agir au sein des écoles.

Pilotage par la confiance plutôt que par la surveillance

A la dernière rentrée, combien d’inspecteurs, d’inspectrices  ont encore demandé qu’on leur fournisse le calendrier des réunions de conseils des maitres ou de cycle voire les dates d’APC (Activités pédagogiques complémentaires) des enseignant.e.s ?
Pourtant, outre la Loi promulguée en 2021 et enrichie de ses décrets d’application en 2023, les directeurs et directrices ont la responsabilité des 108 heures des équipes pédagogiques depuis la circulaire ministérielle du 27 aout 2021. Cela questionne fortement sur la manière dont notre institution conçoit le pilotage du système. pilotage

Pour la CFDT, cette verticalité n’a qu’un seul but : surveiller.
Nous ne sommes pas opposés au contrôle à postériori – c’est le rôle du supérieur hiérarchique – mais la confiance doit être la règle.
C’est bien cette confiance qui manque le plus souvent aux hiérarchies intermédiaires qui vont jusqu’à nier les directives ministérielles.

Cette surveillance excessive et inutile pèse sur les équipes. Elle attaque le sens même donné à son travail en tant qu’enseignant⋅e ou directeur⋅rice⋅s. Elle accentue le sentiment d’être de simples exécutants incapables de penser l’organisation d’un service public d’éducation performant, adapté aux besoins des élèves et à la réalité de l’école.

Pilotage et hiérarchie

Pour la CFDT, il ne s’agit pas de remettre en cause la chaine hiérarchique de prises de décisions. Il convient que chacun à tous les étages soit en capacité d’exercer ses missions et ses responsabilités telles que définies par les différents textes règlementaires.

Pour cela, la CFDT continuera de :

  • revendiquer les moyens indispensables (humains et temps) à l’exercice de la direction d’école;
  • demander les décrets d’application manquants sur l’autorité fonctionnelle;
  • soutenir les équipes qui disent non à des demandes hiérarchiques n’émanant pas de ce cadre commun à tous.

C’est bien à ce prix que chacun au sein de l’institution pourra s’émanciper et bénéficier d’un pouvoir d’agir au profit des conditions d’exercice du métier et de la réussite des élèves.