Mépris des correcteurs du baccalauréat

Le Sgen-CFDT s'est associé à un courrier intersyndical pour dénoncer le mépris envers les enseignants qui ont corrigé les copies du baccalauréat, qui ont constaté des modifications de notes dans la plus totale opacité, et une rémunération au rabais en HLP et SI.

 

Monsieur le Recteur,

Les professeurs correcteurs des épreuves de spécialités de notre académie ont constaté que certaines des notes qu’ils avaient mises avaient été modifiées sans qu’ils aient été consultés ni prévenus. Certes, l’harmonisation est une pratique souhaitable et prévue par les textes mais ici l’opération a été menée à l’insu des correcteurs et dans la plus totale opacité et iniquité. Ainsi, en LLCE anglais et AMC les notes ont très fréquemment été réévaluées jusqu’ à 6 points supplémentaires sans aucune cohérence ni avec les notes intermédiaires sur les copies, ni avec les appréciations des correcteurs qui, elles, ont été maintenues. Certains lots ont été intégralement modifiés, d’autres partiellement sans qu’on perçoive la moindre logique. D’après nos remontées, cette situation est avérée en LLCE anglais, Anglais monde contemporain, Histoire géo, géopolitique et sciences politiques, Sciences de l’ingénieur, Sciences économiques et sociales, Sciences de l’ingénieur physique chimie. En revanche d’autres spécialités (Mathématiques, HLP, espagnol, SVT…) semblent avoir été épargnées par ces modifications incompréhensibles de notes.

Cette inégalité inexpliquée entre les candidats, nous apparaît comme une nouvelle étape dans la perte de sens de ce diplôme national. On ne peut, par ailleurs, que dénoncer de nouveau le mépris et la violence envers les enseignants qui ont corrigé les copies avec tout le professionnalisme qu’impliquent leurs missions, qui se voient une fois encore dépossédés de leur expertise et ont la légitime impression de participer à leur insu à une mascarade injuste et insupportable.

Par ailleurs, les correcteurs de HLP (lettres et philosophie) et SI (SI et Physique Chimie) ont été stupéfaits de constater que, contrairement aux engagements ministériels, seule la moitié de leurs copies allait être rémunérée. S’il s’agit d’un problème technique comme cela avait été suggéré lors du dernier « GT bac » il est urgent d’y remédier et d’en informer les collègues qui y voient une nouvelle marque de mépris pour leur travail. De la même façon les collègues attendent, comme cela leur avait été promis en commission d’entente, d’être remboursés de leurs frais de déplacement pour s’y rendre. A l’heure où la question de la revalorisation est cruciale pour notre profession, des réponses urgentes s’imposent.

Monsieur le Recteur nous vous prions de croire en notre sincère et total engagement pour un Service public d’Éducation de qualité pour toutes et tous.