Davantage de souffrance en cette rentrée dans l’académie de Lyon

Du 27 août au 28 septembre 2023, 275 signalements ont été faits sur le registre Santé et Sécurité au Travail numérique, soit 9 signalements par jour (week-end compris). Une nette augmentation par rapport à 2022, sans compter les signalements papier dans les différents lieux de travail.

Quasiment la moitié des signalements se réfèrent à la charge mentale en lien avec les conditions de travail. Mais si l’on détaille les signalements de la rubrique Autres, cela porte le total de la  Charge mentale à 66% des signalements.

Le premier degré en souffrance

64% des signalements concernent le premier degré.

Sans doute faut-il corréler ces chiffres avec la surcharge mentale exprimée. Les conditions de travail dans ces établissements sont en effet particulières : proximité et fréquence dans les relations avec les parents, dimension éducative particulièrement dans les petites classes, nombre d’heures en présence des élèves…

Près de trois quarts (71%) des signalements renvoient à une charge mentale considérée comme excessive, problèmes avec les élèves, avec les parents, allant jusqu’à des arrêts de travail. Il apparaît aussi nettement le manque de personnel qualifié et formé pour la prise en charge des handicaps rencontrés (AESH notamment). Dans l’immense majorité des cas, il est constaté une atteinte à l’intégrité non seulement mentale mais aussi physique (morsures et coups de griffes, coups de pied et de poing, sollicitation excessive en cas de fuite ou de comportement agressif, …).

Outre ce constat quantitatif, il faut relever aussi la tonalité souvent désespérée des signalements : de nombreux enseignants explicitent clairement leur épuisement et leur incapacité à poursuivre leur métier dans de telles conditions : il s’agit souvent d’un signal d’alarme.

Dans le second degré, une vraie différence collège/lycée

25% des signalements concernent le collège. C’est plus de 2 signalements par jour depuis le début de l’année scolaire , soit 5 fois plus qu’en lycée.

Globalement, ce sont les mêmes remarques que pour le premier degré avec une insistance plus nette sur les effectifs trop importants et l’absence de personnel qualifié et formé pour la prise en charge de l’inclusion, tant du handicap que de l’allophonie mais aussi de direction et d’administration.

Les signalements en lycée se concentrent sur quelques établissements. Ils se réfèrent très majoritairement à la rubrique Aménagement.

On soulignera ici la différence très nette de ces résultats avec ceux du premier degré et du collège : L’interprétation, quant à elle, demande à la fois un échantillon plus important et l’analyse fine des critères de différenciation entre les cycles d’enseignement (âge des élèves, présence de matériels non strictement scolaires, prise en charge éducative, perspectives d’orientation, …).

La rentrée 2023 n’est pas normale, loin de là

Ces chiffres sont en très nette augmentation par rapport à 2022 (les années précédentes étant marquée par le Covid). Ils traduisent une souffrance au travail dont les représentants du personnel se font l’écho. Les changements permanents et la surcharge de travail déboussolent encore davantage les personnels et ne leur permettent pas de prendre le temps et l’énergie pour résoudre les problèmes.

Nous continuerons à alerter sur ces conditions dégradées et examinerons scrupuleusement toutes les inscriptions au registre.