Suite à la baisse des moyens, la tension monte dans le Grand Lyon

Depuis la rentrée scolaire, les incidents se multiplient dans les lycées lyonnais, alors que les équipes avaient alerté le rectorat sur les risques encourus suite à la baisse drastique des moyens.

Une baisse inédite des moyens alloués

Face à des coupes budgétaires inédites, les collègues des lycées de l’Est lyonnais se sont mis en grève et ont sollicité une audience le jeudi 26 septembre auprès des services du rectorat. Cette mobilisation avait pour but de dénoncer les moyens insuffisants, alors que cette rentrée s’est faite avec un manque important de personnels, aussi bien d’AED, d’enseignants que de personnels médico-sociaux. Les effectifs des classes sont également extrêmement élevés (36 élèves en première générale au lycée Faÿs de Villeurbanne, 35 en filière technologique à Doisneau à Vaulx-en-Velin et Sembat à Vénissieux) et ne permettent pas d’enseigner dans des conditions sereines. Les victimes de ces situations restent toujours les mêmes : les élèves.

En plus de cela, les lycées se voient désormais dépourvus des heures dédiées au dispositif « je réussis au lycée ». Pourtant, bon nombre des élèves des 6 établissements en grève sont issus de quartiers populaires et de l’éducation prioritaire.

Des événements qui témoignent d’un environnement de travail délétère

Depuis plusieurs semaines, les événements violents se multiplient. Cela témoigne d’une montée de la tension dans les établissements de l’académie, résultant de ces conditions de travail et d’enseignement dégradées (baisse des moyens, généralisation des effectifs pléthoriques, établissements et services de vie scolaire surpeuplés) :

  • Agression d’un personnel enseignant au lycée Frédéric Faÿs de Villeurbanne le vendredi 20 septembre ;
  • Incendies de poubelles et de voitures, jets de pierres et tirs de mortiers visant la cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux le jeudi 3 octobre ;
  • Tirs de mortiers sur la façade du lycée Auguste et Louis Lumière de Lyon 8 le jeudi 10 octobre.

Le SGEN de Lyon déplore la réaction de l’institution, loin d’être à la hauteur

Face à ces violences, le SGEN de l’Académie de Lyon demande une réaction adéquate du rectorat de Lyon. Ce dernier, suite à l’attaque du lycée Marcel Sembat, a appelé à la continuité pédagogique et à la poursuite normale des cours. Après les tirs essuyés par le lycée Lumière, seule la préfecture a rapidement réagi. La réaction de la hiérarchie se fait encore attendre, selon les informations du Progrès

Lors de l’audience qui eut lieu le 26 septembre dans les locaux du rectorat, seule une augmentation du nombre de pactes a été proposée sur le court terme. Sur le plus long terme, un groupe de travail devrait se constituer pour trouver des solutions pérennes au problème, avant, peut-être, de trouver un écho auprès du monde politique : le sénateur écologiste du Rhône Thomas Dossus s’est en effet joint au cortège manifestant devant le rectorat et certains membres de la délégation ont été reçu par des députés, dont Abdelkader Lahmar, ancien professeur de lycée professionnel, ayant exercé au lycée Albert Camus-Sermenaz de Rillieux-la-Pape.

Face à ces situations, le SGEN porte parmi ses revendications une meilleure mixité sociale dans les établissements de l’académie. Retrouvez ici notre dernier article sur le sujet.

Quelques articles parus dans les médias :

Notre article sur la nomination d’Anne Genetet comme Ministre de l’Education nationale.