Le Sgen-CFDT de l'Académie de Lyon a rencontré en intersyndicale le Snes-FSU, Sud Education et SNFOLC-FO pour dénoncer les récentes décisions du Ministère concernant les CIO et l'ONISEP.
Un projet de loi baptisé « Liberté de choisir son avenir professionnel » a été présenté au conseil des ministres du 27 avril.
Ce texte remet gravement en cause l’orientation scolaire des élèves et des étudiants, en confiant aux Régions l’information en direction des élèves et des étudiants, en transférant les DRONISEP et leurs personnels aux régions, et en permettant la mise à disposition des Psy EN et DCIO à la région. Pour mettre en œuvre cette nouvelle compétence transférée aux régions, la loi prévoit de conserver l’ONISEP en tant qu’établissement public au niveau national, mais de transférer les DRONISEP et leurs personnels aux régions.
Cette mesure signerait à très court terme la disparition du rôle de l’ONISEP en tant qu’opérateur public principal pour l’information des élèves sur « les enseignements et les professions ». Privé de son réseau de délégations régionales, l’office serait dans l’impossibilité de continuer sa mission. En effet, les DRONISEP ne se contentent pas, comme le présente le MEN, de diffuser de l’information, mais en produisent sur des thèmes différents et adaptés aux besoins des élèves, et font remonter des informations locales au niveau national.
Dans quelle mesure les brochures d’information systématiques et gratuites continueront elles à être dispensées en fin de 3ème et de terminale ? Comment aller plus loin dans la régionalisation de l’information alors que des partenariats déjà étroits existent entre les DRONISEP et les régions ? Quelles assurances que les informations dispensées par les régions ne seront pas limitées aux orientations de la politique régionale en matière de formation professionnelle et d’emploi à court terme ?
Pour l’exercice par les régions de la mission d’information en direction des élèves et des étudiants sur les formations et les métiers, la loi permet, à titre expérimental, et pour une durée de 3 ans, la mise à disposition des personnels des CIO à la région.
Pourtant, le ministère n’a-t-il pas affirmé aux organisations syndicales que les Psy EN devaient être plus présents auprès des élèves et des équipes ! Comment ces derniers pourraient-ils être plus présents auprès des élèves, alors que ce ministère a baissé de 20% le nombre de postes de Psy EN aux concours 2018, et qu’il organise d’un point de vue législatif la possibilité de leur mise à disposition auprès des régions !
Parallèlement, à ce projet de loi, le ministère envisage de fermer tous les CIO, et de réécrire le décret statutaire des Psy EN et directeurs de CIO.
La fermeture des CIO vise de manière déguisée à faire place nette pour un service régional qui n’aura de public que le nom puisqu’une bonne partie de ses prestations ne seront pas assurées par des services publics, mais dans des guichets uniques où les personnels devront être polyvalents pour tous les publics !
La disparition des CIO signerait de fait la suppression du seul véritable service public de proximité, de conseils sur la scolarité et l’orientation, ouvrant ainsi la porte à la privatisation de l’accompagnement personnalisé de l’aide à l’élaboration des projets d’avenir.
Le ministère ne semble pas bien avoir pris la mesure des missions que remplissent les CIO dans l’institution scolaire et qui feraient défaut : l’accueil des élèves allophones, des jeunes en situation de handicap à la recherche d’une scolarisation ou d’une formation, des décrocheurs en délicatesse avec leur établissement scolaire ; les formations de professeurs, l’animation des réflexions et actions sur l’orientation pour le district ; la réception du public et l’animation d’ateliers, notamment destinés aux lycéens de terminale pendant les petits congés scolaires ; l’élaboration de projets de CIO pour la mise en place du Parcours avenir, l’analyse et la coordination des éléments concernant l’affectation et l’orientation des élèves dans un département et un bassin.
Suite à ces annonces, synonymes de démantèlement du service public d’orientation de l’Éducation Nationale, les personnels des CIO, et de la DRONISEP de l’académie de Lyon ont immédiatement réagi : affichage dans les CIO, rendez-vous avec les élus, contact des parents d’élèves, information des professeurs, des chefs d’établissements et partenaires, mise en ligne de pétitions pour la défense de l’ONISEP et des CIO.
Dès le retour des vacances, plus de 150 personnels, Psy-EN EDO (titulaires, stagiaires, et contractuels), DCIO, représentants des DRONISEP, personnels administratifs des 3 départements ont participé à la matinée d’information syndicale du 24 avril, pour convenir des actions à mener.
Le 3 mai, un nombre important de Psy EN, et DCIO, étaient présents au rassemblement « Education » pour dénoncer la liquidation des CIO, le démantèlement de l’ONISEP, et la mise à disposition des personnels à la région.
L’intersyndicale apporte son soutien à l’ensemble des actions menées par les personnels, et revendique :
- L’abandon du transfert des DRONISEP et de leurs personnels aux régions, et de la mise à disposition des personnels des CIO.
- Le maintien de tous les CIO dans l’Éducation Nationale.
- Le maintien du statut et de la circulaire nationale de mission dans leur intégralité.
- L’augmentation des recrutements de Psy EN pour arriver à une prise en charge maximum d’un Psy EN pour 800 afin d’assurer un réel accompagnement des élèves, en leur permettant d’élaborer progressivement leurs projets d’avenir, de nouer (ou renouer) un rapport positif aux études, et de trouver les ressources pour un épanouissement le plus harmonieux possible.
L’intersydicale appelle les personnels des CIO à amplifier cette mobilisation :
- Par une participation massive à la grève et à la manifestation fonction publique du 22 mai.
Rassemblement de l’ensemble des personnels des CIO de l’académie à 15H devant le rectorat pour dénoncer le démantèlement du service public d’orientation de l’Éducation Nationale (demande d’audience à la Rectrice). - Par la participation aux actions « CIO plein vent » déclinées dans chaque département, et notamment le 2 juin à Lyon.
- Par la poursuite de l’action, en lien avec les décisions prises par les organisations syndicales nationales réunies le 17 mai.