Conseiller pédagogique, métier au bord de la crise de nerfs.

Membre de l'équipe de circonscription, le conseiller pédagogique est la petite main indispensable au bon fonctionnement du système. A l'origine centrées sur le conseil pédagogique aux équipes, leurs missions sont aujourd'hui complètement dévoyées devant la charge administrative demandée.

Les conseillers et conseillères pédagogiques sont au sein des circonscriptions des éléments incontournables, des personnes formées pouvant donner des conseils avisés en matière d’orientation pédagogique. Beaucoup de professeurs des écoles stagiaires, mais aussi d’enseignants chevronnés peuvent ainsi bénéficier de leurs éclairages pour parfaire un travail, un projet avec leurs élèves. Le conseil pédagogique, la formation est le cœur de métier du conseiller pédagogique.

Des suppressions de postes administratifs aux conséquences multiples pour les conseillers pédagogiques

Pourtant, au fil des années, des réformes, des suppressions de postes administratifs, le métier a évolué vers une charge administrative toujours plus grande. Nombre de conseiller·es pédagogiques croulent sous les dossiers administratifs concernant les sorties scolaires, les intervenants, les conventions, les classes de découverte, les centres d’accueil.

Ils, elles assurent également la vérification obligatoire des protocoles de sécurité des écoles : PPMS, DUER notamment. Dès lors, ils, elles passent le plus clair de leur temps à des tâches autres que le conseil pédagogique. C’est bien dommage, car leur formation leur permet d’être des personnes ressources précieuses pour les enseignant·es et les équipes d’école.

Conseiller pédagogique, métier au bord de la crise de nerfs - Tribune commune
Tribune commune

Des postes de conseiller pédagogique de moins en moins attractifs

Il n’est donc pas étonnant que les postes de conseillers pédagogiques soient de moins en moins attractifs. Pas étonnant non plus que certain·es décident de retourner dans les écoles comme directeur ou directrice ou comme adjoint·e.

Il est regrettable que le système éducatif se prive ainsi de cette expertise et de ce regard formateur extérieur si utile aux enseignant·es.

Chargés essentiellement de mettre en œuvre des formations commandées par l’Institution, les conseillers pédagogiques ne disposent pas de marge de manœuvre suffisante pour mettre en place des formations qui puissent répondre aux réels besoins des équipes pédagogiques. Dès lors leur autonomie est quelque peu mise à mal.

Une tribune pour mettre en lumière les revendications des personnels

Dans ce contexte, trois organisations syndicales dont le Sgen-CFDT et l’Association Nationale des Conseillers Pédagogiques et Autres Formateurs (ANCP & AF) publient une tribune commune pour rappeler l’ancrage de ces personnels autour du suivi pédagogique des équipes et de leur formation. Moins de suivi administratif, plus d’accompagnement pédagogique, voilà ce qui est réclamé par les conseillers pédagogiques et maîtres formateurs en priorité.

Ces collègues ont avant tout besoin d’un cadre protecteur qui valorise leurs missions de conseils avec une fonction suffisamment délimitée. Si la formation des enseignant·es est bien une priorité affichée par ce ministère, les formateurs doivent pouvoir bénéficier du temps nécessaire pour préparer les interventions et répondre aux besoins des enseignants.

Pour le Sgen-CFDT, les conseillers pédagogiques doivent pouvoir agir au plus près du terrain sur des missions d’accompagnement, de conseil et de formation des équipes. Leur expertise doit ainsi être valorisée auprès et surtout mieux prise en compte.