13 janvier : une première mobilisation

Compte-tenu des conditions de rentrée chaotiques, du manque de matériel de protection et de l'absence de reconnaissance du travail de tous les agents, le Sgen-CFDT appellait à la grève jeudi 13 janvier 2022.

Une mobilisation importante

Avec 3000 personnels dans les rues de Lyon, 400 à Bourg-en-Bresse et 1500 à Saint-Étienne, la mobilisation a été un succès. À Lyon, le Sgen-CFDT et la FEP-CFDT ont défilé côte à côte, dans un beau cortège orangé.

À Paris, les organisations syndicales ont ensuite été reçues par le Premier Ministre et par le Ministre de l’Éducation Nationale. Le Sgen-CFDT, en intersyndicale, réaffirme sa volonté de rester mobilisés sous des formes diversifiées. Nous serons engagés pour le respect des mesures annoncées et obtenir des améliorations durables pour le système éducatif et la reconnaissance matérielle et morale des métiers de l’Éducation.

Encore une grève ?

Au Sgen-CFDT de l’académie de Lyon, nous portons un regard lucide et mesuré sur la grève. Nous avons inscrit dans notre résolution : « L’appel à la grève n’est pas un moyen d’action privilégié en soi. Nous appellerons à la grève lorsque nous estimerons qu’elle est de nature à peser significativement sur le cours d’un processus de négociations. » Notre dernier appel à la grève date de décembre 2019 (réforme des retraites), donc nous ne sommes pas des « acharnés » de la grève !

Faire une grève en pleine vague Covid, cela interroge aussi. Et bien sûr, nous nous sommes interrogés !  Nous privons des élèves d’une journée de cours et nous plaçons leurs parents ou nos collègues dans l’embarras. Nous en sommes conscients, mais il nous semble que la situation aujourd’hui l’exige.

Pourquoi faire grève ?

Le 6 décembre 2021, la fédération des Sgen-CFDT lançait une alerte sociale auprès du ministère (à retrouver ici). Nous y demandions capteurs de CO2 et masques protecteurs, aide à la gestion des cas Covid, ouverture de négociations sur la reconnaissance du travail effectué depuis 2 ans.

Or, après une enquête auprès de nos adhérent-e-s entre le 4 et le 5 janvier, le constat est édifiant : épuisement (dès le 2e jour de rentrée !), protocoles intenables, équipements insuffisants… Nous sommes tous conscients de la situation exceptionnelle que traverse notre pays. Mais cette situation ne justifie pas à elle seule les conditions de travail particulièrement éprouvantes de cette rentrée.

Le Ministère a commencé à répondre à nos demandes le 6 janvier, mais pour le Sgen-CFDT, c’est encore largement insuffisant et trop lent. C’est pourquoi les fédération Sgen-CFDT (enseignement public) et FEP-CFDT (enseignement privé) ont appelé communément à la grève.

Nous revendiquons notamment un protocole viable qui se fonde sur un ratio de cas positifs ou d’élèves absents pour entraîner des fermetures sans épuiser les personnels et les parents avec des tests chronophages sans parler du tracing qui mobilise les personnels (directeurs, chefs d’établissement, personnels de vie scolaire…), y compris le soir tard et le week-end. Le sentiment d’absurdité est tel que les risques psycho-sociaux sont aujourd’hui supérieurs au risque épidémique.

La FEP et le Sgen-CFDT revendiquent également que soit enfin prise en compte la discontinuité majeure dans les apprentissages des élèves. Cela provoque une vive inquiétude de l’ensemble des personnels et ajoute au stress et à la fatigue. Nous demandons des aménagements dans les programmes ou les évaluations, ceux actuellement proposés ne sont pas du tout à la hauteur des difficultés rencontrées. Ils demandent également que soient élaborés des scénarios pour toutes les évolutions possibles de la pandémie, y compris les pires des hypothèses. Cela doit passer entre autres par les investissements indispensables pour garantir la qualité de l’air et prévenir au mieux des risques de contamination par aérosolisation. L’État doit accompagner les collectivités locales qui seraient en difficulté.

Et si je ne veux pas faire grève ?

Nous le savons, certains collègues ne souhaitent pas faire grève. Parce qu’ils ne se sentent pas concernés. Parce qu’ils n’y croient pas. Parce qu’ils ne veulent pas priver leurs élèves de classe. Cela nous rappelle cet excellent article de nos collègues du Sgen Pays de Loire à l’époque de la réforme des retraites.

Nous avons donc proposé une action complémentaire, ou alternative : se prendre en photo avec ses collègues en manifestation, à l’école, devant le cahier d’appel rempli d’absences… et témoigner de la situation sur Facebook, Twitter ou Instagram avec le hashtag #CestQuoiCeBordel.