[2nd degré] LCA latin et grec : une circulaire, quelques précisions

Le Ministère a publié le 24 janvier une circulaire venant clarifier la place les Langues et Cultures de l'Antiquité (LCA) au collège et au lycée. Cette circulaire fait suite à l'assouplissement de la réforme du collège.

Organisation et volume horaire des LCA en collège

La circulaire confirme l’aspect facultatif des enseignements de latin et de grec. Ces enseignements ne peuvent s’effectuer que sur le cycle 4 (5°-4°-3° pour le latin, 3° uniquement pour le grec).

Depuis septembre, le latin peut être enseigné dans la limite d‘1h en classe de 5ème, de 3h en classe de 4° et de 3h en classe de 3°. Pour le grec, il s’agit de 3h maximum pour la classe de 3°. Les heures dévolues à ces enseignements ne font pas l’objet d’une dotation spécifique. En effet, ces heures sont toujours prélevées sur la marge d’autonomie des établissements (les 3h par division instituées par la réforme).

Toutefois, pour le latin en particulier, la circulaire introduit une certaine souplesse. Il est ainsi autorisé de mutualiser les 7h possibles de cet enseignement et de les répartir autrement, selon le projet éducatif du professeur en charge des LCA. Ainsi, effectuer 2h en 5°, 3h en 4° et 2h en 3° devient possible. Cet aménagement doit toutefois faire l’objet d’une concertation avec le chef d’établissement et doit être présenté en conseil pédagogique, puis validé en CA.

Dans de nombreux établissements, le choix des équipes a toutefois été de ne pas revenir aux 7h de LCA-Latin sur le cycle 4, mais de rester au plancher de 5h. Cette modalité reste d’actualité, les 7h étant le volume horaire maximal possible.

 

Comment « ouvrir » une section de LCA ?

Faire un EPI ?

Depuis septembre dernier, il n’est plus obligatoire de proposer un EPI LCA pour « ouvrir » l’enseignement de complément latin ou grec. Toutefois, la circulaire invite les collègues en charge de l’enseignement du latin à développer un EPI en 6°, ou bien en 5°, ouvert à tous les élèves. L’objectif recherché est bien d’encourager tous les élèves, y compris les plus fragiles, à suivre l’option LCA.

 

Un nombre minimal d’élèves exigé ?

La circulaire est très claire : « Les textes réglementaires ne fixent aucun nombre minimal d’élèves pour ouvrir l’option de l’enseignement LCA ».

L’ouverture (ou le maintien) du latin et/ou du grec dans un établissement est donc du ressort de l’établissement. Dans un premier temps en effet, le conseil pédagogique propose et examine le projet de DHG instituant ou pérennisant l’option. Puis dans un second temps, le CA se prononce par un vote sur la répartition de cette DHG. Il n’est donc plus possible, comme cela a été le cas auparavant, de voir des classes de latin fermées ou regroupées sur ordre du Rectorat pour effectifs trop faibles. Dans notre académie, un seuil de 12 élèves était en effet régulièrement évoqué pour les classes de collège. L’option LCA étant prise sur la marge d’autonomie, c’est bien à l’établissement de choisir !

Les regroupements de deux niveaux de classes restent possibles (après concertation entre l’enseignant, le chef d’établissement, et après avis du conseil pédagogique). Les regroupement de trois niveaux doivent en revanche rester « exceptionnels ».

 

LCA-Latin pour tous ?

C’est ce que préconise la circulaire. A cet effet, l’établissement veille à informer en amont les élèves et les familles de l’existence des LCA latin (et grec) dans l’établissement.

De plus, tous les élèves « sans considération de leur niveau scolaire dans les autres disciplines » sont susceptibles de suivre l’option latin et/ou l’option grec. Il en est de même pour les élèves déjà inscrits en classe bilangue ou en classe européenne, auxquels il ne peut être opposé de choix (bilangue, classe euro ou LCA) au moment de l’entrée en collège.

Le latin et le grec ne doivent donc, selon cette circulaire, plus être réservés aux seuls « bons élèves ».

Enfin, pour faciliter la diffusion des langues anciennes voulue par le Ministère, il est préconisé de ne pas systématiquement positionner les heures de LCA en début ou en fin de journée… Il n’est toutefois pas certain que les adjoints aux chefs d’établissement, concepteurs des emplois du temps, puissent répondre positivement à cette demande du ministère !

 

Qui pour enseigner les LCA latin et grec ?

C’est prioritairement aux professeurs de lettres classiques que sont confiés les enseignements de latin et de grec.

Toutefois, à compter de la rentrée 2018, une certification sera proposée aux professeurs de lettres modernes, histoire-géographie, langues vivantes, philosophie. Cette certification prendra vraisemblablement la même forme que celles existantes : DNL, FLE, cinéma, théâtre. A terme, les enseignants de lettres classiques ou ceux ayant la certification pourront enseigner le latin et le grec.

 

Cette certification programme-t-elle la disparition des professeurs de lettres classiques ?

Certains diront que oui… Peut-être s’agit-il aussi de pallier le manque de professeurs de lettres classiques, conséquence d’une véritable crise de vocation.

En effet, selon le site gouvernemental Devenir enseignant, la session 2017 proposait 237 postes. Sur les 250 inscrits, 141 se sont présentés aux écrits, 105 ont été admissibles aux oraux… Et finalement 85 candidats ont été admis ! C’est donc, pour la seule session de 2017, un déficit de 152 postes ! Ainsi, les enseignements de latin et de grec ne peuvent être, pour l’heure, assurés équitablement sur l’ensemble du territoire.

 

Pour en savoir plus :

Texte de référence : Circulaire n°2018-012 24 janvier 2018