6ème : mobilisation devant le rectorat le 16 mars

Publié le mardi 14 mars 2023

Après la confusion sur l’intervention des Professeurs des écoles au collège, c’est la découverte brutale dans la presse de la suppression de la technologie en 6ème : la réalité du travail en collège est décidément ignorée !

L’annonce de la suppression de la technologie en 6e frappe naturellement en premier lieu les collègues qui l’enseignent, mais concerne tout.es les enseignant.es par sa logique de fragilisation des disciplines. Elle nie la contribution de toutes les disciplines aux savoirs fondamentaux. C’est inacceptable !

L’intersyndicale Éducation second degré appelle à un rassemblement ce jeudi 16 mars à 12h devant le Rectorat de Lyon pour demander le retrait des textes incluant cette mesure brutale qui préfigure une réforme en profondeur qui ne dit pas son nom.

Lire le communiqué intersyndical
Lire le communiqué intersyndical

Pourquoi supprimer la technologie en 6ème ?

Plus de remédiation ?

L’heure de remédiation et d’approfondissement en Maths et Français peut avoir un intérêt pédagogique, surtout si elle est organisée pour tous les élèves en brassant les classes. Cette organisation impose cependant une ou plusieurs mises en barrette tenant compte des disponibilités des personnels et des salles.
Selon les contextes locaux, cela pourra s’avérer compliqué. Pour le Sgen-CFDT, il ne serait pas souhaitable d’avoir à empiéter sur la pause méridienne, qui doit rester un moment de détente – de club éventuellement – et de liberté pour les élèves. La logique de groupes de compétences implique aussi nécessairement des temps de concertation, pour constituer puis faire évoluer ces groupes par période ou par trimestre. Cette concertation doit être reconnue soit par une rémunération, soit par du temps, temps justement dont manquent aujourd’hui les personnels, astreints pour un très grand nombre à assumer déjà deux heures supplémentaires, voire plus. 
Si le Sgen-CFDT admet l’intérêt d’une heure en groupe de besoins, il en conteste fortement la modalité d’organisation envisagée. Il existe aujourd’hui des heures d’accompagnement personnalisé comptabilisées dans les 26 heures, et c’est en toute logique sur une de ces heures que devrait se mettre en place l’heure de remédiation / approfondissement.

Vers une 6ème sans techno ?

Mais le projet tel qu’annoncé dans la presse prévoit une heure de plus, or, il faut rester dans le volume des 26 heures dévolues à la 6ème. Et hop : suppression de l’heure de technologie ! 
Cette annonce en pleine période d’arrivée des DHG est incompréhensible et inacceptable : 
  • Incompréhensible parce que réglementairement, il n’y a pas d’heure de technologie en 6e, mais 4 heures de « Sciences et Technologie ». Aussi parce ce qu’une autre modalité est possible, en utilisant l’AP,
  • Inacceptable parce que cette annonce ne tient pas compte de la réalité de travail des enseignants, notamment de celles et de ceux qui se sont investis dans l’EIST (Enseignement Intégré des Sciences et de la Technologie), et qui vont voir leurs progressions remises en cause si les programmes sont revus.
Et surtout, les professeurs de technologie (discipline malmenée depuis des années) vivent cette annonce comme particulièrement brutale et comme une nouvelle marque de mépris après la polémique de l’an dernier sur le DNB.
La suppression de près d’1/4 des heures de technologie aura des effets importants en terme de ressources humaines. Ce serait une manière très brutale de gérer la pénurie d’enseignants de cette discipline dont le concours est fermé depuis 2013.
Le ministère doit revoir sa copie s’il ne veut pas rater l’enjeu de la liaison CM2-6ème !