La co-intervention en LP, une pratique intéressante qui ne se décrète pas

Voie professionnelle - Une des annonces du ministre JM Blanquer prévoit de renforcer la co-intervention dans les lycées professionnels. Pour le Sgen-CFDT, c'est une piste à explorer à condition de se donner les moyens de la mettre en œuvre...

La co-intervention en lycée professionnelLa co-intervention : une bonne piste…

Le ministre de l’éducation a annoncé « le renforcement de la co-intervention pour les élèves de CAP et de Bac Pro. L’objectif est de donner plus de sens aux enseignements généraux en les rendant concrets pour les élèves dans une perspective professionnelle. »

La co-intervention n’est pas une idée nouvelle, les initiatives locales sont nombreuses comme en témoignent les fiches Eduscol sur le sujet.

Pour le Sgen-CFDT, son renforcement est une bonne idée. Il contribue à donner davantage de sens aux différents apprentissages. Dans la même perspective, le binôme professeur d’enseignement professionnel et professeur de discipline générale pour la visite des PFMP doit se généraliser. Cette nouvelle pratique, doit participer au resserrement de l’équipe pédagogique.

…mais la co-intervention ne se décrète pas !

Les missions des uns et des autres doivent être identifiées.

Un travail considérable devra être réalisé pour identifier les compétences communes des différents référentiels. Les disciplines professionnelles et générales doivent être complémentaires et la co-intervention doit en être le reflet. Du temps doit être prévu pour les enseignants pour mettre en place une stratégie pédagogique cohérente ainsi que pour mutualiser leurs savoirs-faire.

L’équipe enseignante doit bénéficier de temps pour la concertation et une formation doit être programmée.

Pour le Sgen-CFDT,  ces deux conditions sont indispensables avant toute mise en place de la co-intervention.

La co-intervention bouscule le triptyque « une classe, un prof, un programme » et permet d’enseigner autrement.

Une co-intervention trop limitée !

Les grilles horaires élèves intègrent une co-intervention globale qui va de 26 heures à 60 heures en Bac pro selon le niveau.

Le Sgen-CFDT déplore ce volume horaire trop timide.

Pour le Sgen-CFDT, la co-intervention doit concerner également d’autres disciplines en fonction du diplôme préparé (par exemple : langues en hôtellerie restauration et tourisme …).

Pour le Sgen-CFDT, après les annonces médiatiques, il est temps de passer au concret : concertation, formation et mise en œuvre.