Enseigner à vivre: nos positions lors du Ciné-Débat

Lundi 8 janvier, le cinéma Comoedia organisait une projection en avant première du film documentaire "Enseigner à Vivre". La séance s'est prolongée par un débat animé par Eric Vernassière, secrétaire général du Sgen-CFDT de l’Académie de Lyon et Philippe Meirieu.

Enseignez à vivre ! – Edgar Morin et l’éducation innovante, un film d’Abraham Ségal, à partir des réflexions sur l’éducation d’Edgar Morin.

Edgar Morin souhaite « cultiver l’humain », car pour enseigner, il faut de « l’éros », de l’amour !

Cette utopie est réalisable, car l’éducation nécessite, nous le savons, de la passion et de l’engagement de chaque instant comme la volonté de se placer dans le temps long, en s’adaptant à chaque situation qui se présente.
Il est important de développer chez chaque enfant ou chaque jeune le savoir-être, avec l’apaisement serein d’un débat construit et ouvert, avec la bienveillance de l’écoute et la volonté de connaître et appréhender autrui en s’enrichissant par la différence, et en allant vers une gratification partagée, sorte de volonté de reconnaissance des progrès accomplis.
Ce travail peut être réalisé « en agora » et donc aussi en autogestion, idée chère à la CFDT, ce qui responsabilise les enfants et les jeunes, car l’autogestion assure la créativité, l’émancipation et la capacité à se prendre en charge.
– Edgar Morin souhaite que l’éducation soit « repensée » et que l’on enseigne à vivre, pour assurer une meilleure autonomie des enfants et des jeunes, comme pour se prémunir contre les illusions, en acceptant et intégrant le droit à l’erreur, car « mieux vaut l’erreur à l’absence d’initiative »
Il faut encourager la capacité à créer du libre arbitre et donc à s’émanciper.

Positionnement Sgen-CFDT, en cohérence avec les messages ressortis du film :

  • le film questionne autant la classe des enseignants que la jeunesse enseignée et l’on sait que sans dialogue construit, éclairé et direct commun, l’on ne peut travailler en confiance, en créativité et en dynamique
  • le film se place en positivité et démontre que dans l’enseignement public, on peut se placer en passion de la transmission, en voulant faire acquérir aussi la passion des apprentissages
  • le film ne plaide pas pour une n ième réforme mais pour que l’on dépasse l’enseignement, que l’on lui ouvre des portes de liberté et d’énergie et ainsi il ne sera jamais dépassé
  • le film évoque les sept savoirs de l’éducation du futur, en cohérence avec les préceptes de l’UNESCO : prendre appui sur ses erreurs et ne pas se bercer d’illusions : assurer les principes d’une connaissance pertinente, enseigner la condition humaine, enseigner l’urbanité et l’identité dite terrienne et le rapport à autrui, affronter les incertitudes et les résistances, enseigner la compréhension et développer une éthique du genre humain
Le débat avec la salle a rappelé la nécessité d’ancrer la pédagogie comme vertu permanente dans le transfert des enseignements, en assurant un appui notamment pour celles et ceux qui nécessitent une écoute plus importante et la dynamique de la gestion de projets, utilisée notamment en enseignement agricole public, qui ouvre des champs créatifs majeurs et des réussites partagées.
Le débat a rappelé l’importance de l’interdisciplinarité, du travail collectif, de l’investissement sur des projets culturels et d’une éducation au bénéfice de toutes et tous.

LE FILM


Comment faire en sorte que pédagogie rime avec plaisir de transmettre ? Comment des jeunes exclus du système éducatif, des « décrocheurs », peuvent-ils devenir des êtres créatifs, désireux d’apprendre ?

Comment un lycée ou un collège peut-il constituer un lieu où liberté se conjugue avec responsabilité, où l’acquisition de savoirs va de pair avec l’apprentissage de la vie en société ?

Edgar Morin et le réalisateur Abraham Ségal trouvent des réponses concrètes en découvrant des expériences vivifiantes, en allant au contact des élèves et des équipes éducatives.

La fiche du film et sa bande annonce.