Hommage à Christian Voog

C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Christian Voog, à l’âge de 78 ans. Pendant près de 50 ans, il a été une figure des équipes locales du Sgen et de la CFDT.

Christian VoogHistorien de formation, il était professeur d’histoire-géographie au collège Mauvert, aujourd’hui collège Môrice Leroux, à Villeurbanne.

Un engagement au service des personnels du second degré

Dans sa vie professionnelle, syndicale, culturelle, il laisse le souvenir d’un honnête homme, au sens classique du terme, ouvert, cultivé, modeste, rarement en colère, très sérieux dans ses engagements où l’on pouvait compter sur lui, d’une grande honnêteté intellectuelle.

Il s’est engagé au Sgen-CFDT dès le début de sa carrière, responsable du second degré -avec Dominique Cazzola- et élu en commission paritaire. Il assurait ce rôle avec un grand sens des responsabilités. Et se dévouait même quand les dates se télescopaient avec ses contraintes personnelles ou professionnelles. Devenu secrétaire académique, il gardera ses fonctions de défense du personnel du second degré.

Sa culture, sa finesse d’esprit, se retrouvaient dans son analyse des enjeux syndicaux nationaux. Nourri au biberon des congrès dès son adhésion au Sgen, il avait commencé par le très houleux et difficile congrès d’Andernos, en 1980, qui aboutira en 1982 au choix de transformer le Sgen national, en une fédération de syndicats départementaux. Il en gardait un souvenir ému, teinté de fierté d’en avoir été.

Il était attaché au caractère général de notre syndicat et siégeait au conseil de l’Union Départementale Interprofessionnelle CFDT du Rhône.

Un enseignant enthousiaste

Il n’était pas -ou pas uniquement- un professionnel du syndicat. Il n’a jamais cessé d’enseigner et on retrouvait avec ses élèves la même passion et la même volonté de transformation sociale. En 1982, après l’arrivée de la gauche au pouvoir et le rapport Legrand qui s’en est suivi, le ministre Savary avait initié une rénovation des collèges, fondée sur l’autonomie et le volontariat des établissements.

Christian avait adopté cette démarche avec enthousiasme et avait participé, avec ses collègues, à la mise en œuvre de méthodes novatrices pour travailler autrement avec les élèves, dans la perspective de la réussite de tous. Cette démarche se prolongeait au Sgen par des réunions de partages d’expériences pleines de vie.

L’engagement à la CFDT

Profondément réformiste et européen, il s’était opposé, dans les années 1990, à ceux qui voulaient emmener la CFDT vers une ligne plus contestataire.

A partir de 2004, en quittant la vie active, il s’est investi dans l’action des retraités. Responsable de la section des retraités du Sgen du Rhône, il l’animait avec régularité et efficacité et maintenait le lien avec les syndiqués en activité, les faisant intervenir dans les réunions de section sur des sujets d’actualité. Toujours soucieux de la dimension interprofessionnelle, il siégeait au conseil de l’Union Territoriale des Retraités au titre de l’Union Locale des Retraités de Lyon 5ème et a fait partie de son bureau. Membre de la rédaction du bulletin départemental des retraités CFDT, il y contribuait mensuellement, par des articles – appréciés des adhérents – portant sur l’histoire locale principalement.

Quand la maladie l’a forcé à diminuer son activité militante, il s’est surtout consacré à l’expédition du bulletin aux retraités (mise sous enveloppe ou étiquetage), traversant Lyon en bus fidèlement, puisqu’il n’avait plus de voiture. Chacun, dans le petit groupe qui assurait l’expédition, l’aimait bien et l’appréciait.

En conclusion, quelques témoignages des militants syndicaux qui l’ont connu :

C’était un ami très discret sur sa vie personnelle. Intellectuel très cultivé, aux convictions solides, qu’il mettait en pratique. Il défendait les valeurs de la CFDT après un court passage au SNES en tout début de carrière, syndicat qu’il avait vite quitté. Son départ laisse un grand vide. Il est parti sans faire de bruit, mais il nous manque déjà.

Un ami, un camarade inoubliable. J’ai toujours apprécié son humanisme et son côté apaisant. Un homme gentil, discret, disponible, serviable. Gentillesse en toute occasion, jamais un mot plus haut que l’autre. Extrêmement serviable. Historien dans l’âme, tout en finesse.

Christian aimait la musique et chantait dans une chorale lyonnaise. J’ai eu l’occasion de l’entendre lors d’un concert à la Crypte de Fourvière où sa chorale interprétait le Stabat Mater de Dvorak avec l’Orchestre Symphonique de Lyon où mon mari jouait du violon. Moment d’émotion et de plaisir musical partagé.

Christian faisait vivre le syndicat général dans son établissement, où il était très attentif aux personnels non-enseignants. Au Sgen, il était toujours prêt à nous donner un coup de main par exemple quand on était en plein boulot d’élections. Je garde de lui le souvenir d’un homme bon, à l’écoute des autres et, surtout, des plus petits.

C’était quelqu’un de très présent et efficace, toujours aimable, ayant toujours quelques mots d’humour. Il a donné beaucoup de temps au Sgen comme responsable politique, mais aussi au service de tous en assurant les permanences dans les locaux. Il était aussi présent parmi les volontaires de tous degrés assurant avec beaucoup de fidélité les envois de journaux.

Je me souviens de Christian, un militant convaincu et un camarade d’une grande gentillesse, qui portait avec pugnacité nos revendications pour l’amélioration des conditions de travail de nos collègues, mais aussi pour une société plus solidaire…
Je suis très triste d’apprendre son déces.