Masques « DIM » : l’administration suspend leur utilisation

Les masques fournis aux personnels de l'EN à la rentrée sont traités à la zéolithe d’argent, considéré comme toxique pour la santé humaine et l’environnement. Le Sgen-CFDT a donc interpellé le Ministère.

 

On savait que les masques distribués aux personnels de l’Éducation nationale ne constituaient qu’une médiocre protection contre la circulation de la COVID. Plusieurs ARS ont relevé que ce masque ne constituait pas « une protection suffisante envers les enfants » dans les classes. On savait également que ces masques avaient été distribués en nombre insuffisant. On découvre aujourd’hui que ces masques ont été traités au zéolithe d’argent, un « biocide » reconnu toxique pour les organismes vivants par de nombreux experts. Le fait de porter quotidiennement ces masques expose donc les personnels à de vrais risques.

Le Sgen-CFDT demande une enquête immédiate par un organisme indépendant reconnu sur les risques énoncés.

En intersyndicale de l’académie de Lyon (lire le communiqué commun), nous déplorons vivement le nombre insuffisant de ces masques, leur composition chimique et leur protection insuffisante qui mettent en danger les personnels dans l’exercice quotidien de leur métier.

Mise à jour du 20 octobre : la Ministre de la Fonction Publique a indiqué que le Gouvernement avait saisi l’ANSES pour un avis rapide (lire de le compte-rendu). Lors du CTA du 20 octobre, le Rectorat de Lyon a également indiqué que d’autres masques seraient mis à disposition des agents dans l’attente de l’avis. Les premiers concernés sont les services déconcentrés qui ne sont pas en congé scolaire. Si l’avis n’était pas rendu, ou était défavorable, le réassort dans les établissements se ferait avec d’autres types de masques.

L’employeur est responsable de la santé et de la sécurité de ses agents

L’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des agents. Il doit notamment leur fournir les équipements de protection individuels (EPI).

Le Sgen-CFDT exige que le principe de précaution s’impose. Les masques doivent être retirés du circuit Éducation nationale et de toute commercialisation tant que subsiste un doute sur la dangerosité de ces masques.

De nouveaux équipements de protection, garantissant la sécurité sanitaire des agents et respectant les certifications AFNOR et les normes CE, doivent être fournis aux personnels.

masque

Une préoccupation de longue date

Début septembre, le Sgen-CFDT interpellait déjà le ministère sur la question des masques. L’OMS indiquait qu’à lui seul, le port d’un masque en tissu n’offre pas une protection suffisante et qu’il fallait garder une distance d’au moins un mètre avec les autres personnes. Les ARS et les médecins conseillers techniques expliquaient aussi que le masque en tissu ne constituait pas une protection suffisante pour les personnels travaillant en classe avec des élèves non masqués.

Le Sgen-CFDT demandait donc que les personnels du premier degré et les professeur.es d’EPS soient équipés de masques chirurgicaux. Le Sgen-CFDT demandait également que chaque agent dispose des informations relatives à la qualité et aux usages de l’équipement de protection fourni par son employeur.

L’employeur doit tenir compte du changement des circonstances.

En septembre, le Sgen-CFDT alertait sur les risques occasionnés par le port permanent du masque sur la voix. Nous demandions des aménagements permettant des pauses sans masque, pauses qui se révèlent désormais, plusieurs semaines après la rentrée, indispensables.

Le 14 octobre 2020, la CFDT Fonctions publiques a interpellé la ministre de la fonction publique Amélie de Montchalin lors de la réunion de suivi de la situation sanitaire. De son côté la fédération Sgen-CFDT a  demandé une expertise indépendante sur ces masques, et le changement de fourniture dès lors qu’il y a un doute sur la dangerosité des masques fournis. Amélie de Montchalin et le cabinet du ministre de l’Éducation nationale nous ont confirmé que le ministère de la Santé et des Solidarité avait été saisi pour que les vérifications nécessaires soient faites.

Le Sgen-CFDT et la CFDT Fonctions publiques exigent un avis fondé sur des études menées par des équipes scientifiques (laboratoires de recherche, DGCCRF…).