N’opposons pas contractuels et titulaires !

La pénurie de recrutement dans la Fonction Publique a entraîné une hausse du recours aux personnels contractuels. Chez les enseignants, le problème est particulièrement criant. Le Sgen-CFDT de l'académie de Lyon rappelle ici ses principes, et se refuse à opposer les personnels les uns aux autres.

De qui et de quoi parle-t-on ?

Dans la Fonction publique, les employés sont souvent fonctionnaires. On le devient par concours et après avoir effectué un stage. Mais d’autres personnels sont embauchés sous contrat.

C’est parfois parce que le corps n’existe pas : c’est le cas des AED et des AESH par exemple, et jusqu’à peu chez les personnels ouvriers des CROUS. Dans toutes les administrations, le recours aux contractuels est aussi un moyen de résoudre des situations ponctuelles (emploi non pourvu par un titulaire, remplacement courte durée)…

En 2021, environ 40 000 enseignant-e-s travaillaient sous contrat, mais aussi plus de 8 000 personnels administratifs, sociaux et de santé, et 200 000 AED et AESH.

Quels problèmes cette année ?

À la rentrée 2022, une pénurie de candidats aux concours enseignants a entraîné la hausse du recrutement de contractuels. Deux contraintes se sont alors opposées. D’une part préserver une affectation correcte aux personnels titulaires, parfois remplaçants depuis plusieurs années. D’autre part trouver des personnels contractuels pour combler les postes vacants. Or plus ces postes sont attractifs, plus on trouve de candidats pour les pourvoir. C’est ainsi que des contrats ont été proposés sur des postes attractifs avant d’y affecter des remplaçants titulaires.

CONTRACTUELS

Cette situation interroge l’attractivité de notre métier. Les conditions d’affectation, notamment en début de carrière, sont un des freins au passage du concours. La situation des contractuels est elle-aussi loin d’être idyllique. Leur rémunération est équivalente en début de carrière à celle des titulaires, mais elle devient rapidement assez fortement inférieure. Leurs contrats ne couvrent souvent pas les vacances scolaires, ce qui ampute d’autant la rémunération. Enfin, en CDD, ils vivent chaque année avec une épée de Damoclès quant à la reconduction de leur contrat. Ainsi, ils acceptent souvent des tâches qui ne relèvent pas de leurs missions.

Nous le savons, la situation sera encore difficile à la rentrée 2023 avec toujours aussi peu de candidat-e-s aux concours. En dégradant les conditions de travail de tous, l’administration a aujourd’hui créé un gouffre qu’elle ne parvient pas à combler.

Alors, quelles solutions ?

Le Sgen-CFDT de l’Académie de Lyon refuse de choisir entre titulaires et contractuels. La question ne se pose pas en ces termes. Nous revendiquons un emploi ultra-majoritairement sous le statut de fonctionnaire. Pour réduire le recours aux contractuels, ce sont tous les personnels qui doivent agir unis pour obtenir :

Luttons ensemble pour nos conditions d’emploi et de travail, et refusons d’être opposés les uns aux autres !