Personnels de l’Éducation nationale : plus jamais ça !

Une intersyndicale s'est réunie en fin de semaine dernière et a décidé d'écrire au Ministre pour que, plus jamais, ne se reproduise ce qu'il s'est passé à Pantin ! La souffrance des personnels, de tous les personnels, est réelle et le Ministre doit l'entendre et prendre des mesures en conséquence.

Le suicide de Christine Renon a marqué la profession qui s’est largement mobilisée partout en France pour montrer sa solidarité. Son suicide, sa lettre touchent tout particulièrement les directeurs et directrices d’école, mais, au-delà, de nombreux collègues de tous métiers se sont reconnus dans sa description de conditions de travail dégradées et d’une perte de sens du travail. Il faut dire que le travail des personnels de l’Éducation nationale  s’est considérablement complexifié ces dernières années et que les attentes sont grandes.

Un quotidien des enseignant·es qui pose problème

Les injonctions permanentes envers les enseignant·es sont monnaie courante et les réformes se succèdent. C’est pour la profession la nécessité de s’adapter continuellement à des procédures nouvelles (100 % de réussite au CP, évaluations massifiées, réforme des lycées). Il s’agit également de mettre en place l’inclusion d’élèves à besoins particuliers, souvent sans aucune formation voire information, sans aide, avec seulement la garantie d’avoir un ou une AESH, un jour. Parce que ce sont des professionnels, les enseignant·es font, et trouvent souvent des solutions, au détriment de leur qualité de vie au travail et du plaisir de faire apprendre. Le souci, c’est qu’ils le font sans aucune reconnaissance de leur hiérarchie, en ayant le sentiment d’être un pion dans un jeu de quille.

Et cela concerne tous les personnels de l’éducation

Si les enseignant·es vivent mal leur travail, c’est aussi le cas des personnels autour de l’école, dans les établissements scolaires et les administrations. Là aussi, la pression est forte pour mettre en oeuvre la politique ministérielle et il leur faut agir, réagir dans l’urgence le plus souvent. En cela, l’intersyndicale demande à ce que le Ministre prenne en compte la situation de chaque agent·e et agisse au plus près de ses besoins, de son travail. Chacun·e à son niveau participe à la réussite de l’élève : il convient alors de lui donner les moyens pour mener cette mission de service public dans les meilleures conditions possibles.

Mais aucun espace pour exprimer son mal-être

Pour les enseignant·es, les formations proposées par l’Éducation nationale ne servent qu’à mettre en oeuvre les réformes, au point de vouloir en faire de simples exécutant·es. Pour tous les personnels, aucun espace de dialogue n’est proposé,  aucune médecine de prévention. L’agent·e de l’Éducation nationale  est donc seul·e face à ses difficultés, avec souvent un management vertical que beaucoup qualifient de déshumanisant. C’est oublier un peu vite que chacun·e est un·e professionnel·le capable d’autonomie et d’initiative.

Une lettre intersyndicale pour tirer la sonnette d’alarme

Pour le Sgen-CFDT, qui depuis toujours défend une qualité de vie au travail où chacun·e devient acteur de sa profession, la coupe est pleine. Le Ministre doit non seulement entendre cela, mais agir vite, faire des propositions pour améliorer les conditions de travail des personnels. C’est en ce sens que le Sgen-CFDT a signé cette lettre intersyndicale adressée au Ministre pour qu’il y ait au sein de son ministère une véritable gestion de proximité des ressources humaines, sans jugement aucun mais avec une grande bienveillance à tous les étages.

lettre intersyndicale premier degré octobre 2019
(cliquez sur l’image pour lire le courrier intersyndical)