Réforme des retraites : notre position

Le conseil syndical du Sgen-CFDT de l’académie de Lyon s’est réuni jeudi 16 janvier 2020, pour échanger notamment sur la réforme des retraites. Suite à de nombreuses interpellations, nous avons souhaité clarifier nos revendications et nos modes d’action.

Les revendications CFDT

Les échanges ont commencé par une présentation des revendications de la CFDT :

Puis, nous avons rappelé la situation particulière des enseignants : comme des cadres de la fonction publique, ils ont une carrière ascendante et le calcul de la pension sur les 6 derniers mois leur est donc avantageux. La suppression de ce mode de calcul devrait être contrebalancé par l’inclusion des primes. Or, contrairement aux autres cadres, les enseignants en ont très peu. C’est pourquoi le Sgen-CFDT revendique, entre autres :

  • une revalorisation indiciaire, sans augmentation de la charge de travail
  • l’aménagement des fins de carrière, par exemple via la cessation progressive d’activité ;

Absence de confiance

Les conseillers syndicaux ont faire part d’une grande diversité de point de vue sur les actions à mener. Néanmoins, ils  ont à l’unanimité rappelé leur attachement à un système universel de retraite, comme réclamé par la CFDT depuis 2010. Mais le projet de loi du gouvernement n’est pas le projet de la CFDT ! Et la confiance avec le gouvernement en général, et avec le Ministre de l’Éducation Nationale en particulier, est au plus bas…

Par ailleurs, la situation est tendue dans les établissements scolaires : épuisement des directeurs d’école, inclusion scolaire à faire sans aide ni soutien, réforme du lycée impréparée

Faut-il pour autant rejoindre l’opposition à la réforme ? Aujourd’hui, après des débats animés, nous répondons non.

Le pari de la négociation

Pour obtenir des garanties claires et rendre la réforme acceptable, nous soutenons notre fédération dans ses négociations avec le Ministère. Lors des premières concertations, le Ministre a annoncé une première revalorisation de 500 millions d’euros pour début 2021 ; c’est un premier pas qui en appelle bien d’autres. En revanche, nous rappelons que cette revalorisation ne peut pas se faire en augmentant le temps de travail : les personnels sont déjà à plein temps !

Négocier, c’est prendre le risque de ne pas obtenir ce que l’on souhaite. Les conseillers syndicaux ont tous évoqué le risque de « se faire avoir », que la réforme du gouvernement ne soit pas plus juste ou plus solidaire. Nous ne sommes pas sûrs de réussir, mais nous souhaitons poursuivre l’effort et croire que la négociation pourra être plus productive que l’opposition ou le passage en force.

Beaucoup de critiques nous sont adressés, nous traitant de lâches. Nous pensons au contraire qu’il est courageux, aujourd’hui, de s’engager dans la voie de la négociation, et de porter un véritable projet de système universel.

D’accord ? Pas d’accord ?

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