Lors du lancement des concertations sur la voie professionnelle, le vendredi 21 octobre, la ministre déléguée à la formation et à l'enseignement professionnels a précisé les conditions du dialogue social. Retour sur les annonces et analyse du Sgen-CFDT.
Après les annonces du Président de la République sur la Voie Professionnelle et celles de la Ministre déléguée à l’enseignement et la formation professionnels, le Sgen-CFDT avait appelé à la grève mardi 18 octobre. À Lyon, nous défilions avec nos collègues de la FEP-CFDT (enseignement privé).
Audience au Rectorat
Nous avons été reçus en intersyndicale par le Secrétaire Général de l’Académie dès la fin de la manifestation. Nous y avons fait part de nos inquiétudes consécutives aux annonces du Président de la République, avec l’augmentation des PFMP, des formations en fonction des besoins des entreprises locales, des évolutions des cartes de formation, de la mixité des publics. Nous avons également évoqué le mépris ressenti par les collègues.
Le secrétaire général a précisé deux points : le nombre de semaines supplémentaire en PFMP n’était pas défini, et le président souhaite une rémunération pour les stagiaires de la voie pro scolaire pour qu’il y ait une « sorte de rééquilibrage » avec les apprentis.
Il est également revenu sur la mixité pro/apprentissage dans les classes, mixité qu’il a trouvé très positive. Ce n’est pourtant pas le retour des collègues. Il y a volonté d’avoir des 2èmes années de BTS et des classes de terminales en apprentissage ou en mixité.
Concertation au Ministère
Le Sgen-CFDT a participé à la réunion de lancement de la concertation sur la réforme de la voie professionnelle, conjointement avec la FEP-CFDT et la confédération CFDT. Les propos de la ministre et de son cabinet montrent que nous avons été entendus sur plusieurs points.
La ministre Carole Grandjean a réaffirmé que les lycées professionnels resteront dans le giron de l’Éducation nationale. Elle a également effacé de son discours la question des 50 % de PFMP.
Le Sgen-CFDT se satisfait que le renforcement de l’alternance ne soit plus mentionné. Pour le Sgen-CFDT, c’était un préalable à toute entrée sereine dans les concertations. Nous continuerons à nous opposer vigoureusement à toute augmentation des périodes de stages, considérant que cette solution simpliste n’est pas la bonne entrée.
Le Sgen-CFDT a aussi été entendu sur la méthode. Seules les gratifications pour les stages seront maintenues à la rentrée de septembre 2023. Les groupes de travail qui se dérouleront de novembre à janvier devront établir un bilan partagé de la transformation de la voie professionnelle avant de faire émerger les éléments constitutifs de la future réforme. C’est dans un second temps que seront discutées les mesures qui dessineront les contours de la réforme.
Le Sgen-CFDT sera exigeant tout au long des concertations
Le Sgen-CFDT note avec intérêt la volonté du ministère de construire un dialogue social efficace. Nous serons particulièrement attentifs et exigeants sur ce point d’autant que le planning et les modalités de cette seconde étape ne sont pas encore définis.
Le ministère nous présente des intentions louables qui vont dans le sens de ce que réclame la CFDT depuis longtemps dans les fonctions publiques. Nous continuerons à revendiquer du temps et une rémunération juste, pour faire reconnaître la réalité du travail des agents des lycées professionnels.