Congrès FCPE du samedi 13 mai 2017

Le Sgen-CFDT était présent au congrès de la FCPE du 13 mai 2017 au lycée Aragon de Givors et a pu participer aux rencontres et conférences organisées.

Une présence très appréciée

Samedi 13 mai pour le congrès de la FCPE du Rhône à Givors au Lycée Aragon, le Sgen-Cfdt a été la seule organisation syndicale présente aux rencontres proposées et les « metteurs en scène » des réunions et conférences ont fortement valorisé la reconnaissance de notre participation, signifiant par là-même, leur regret de ne pas voir les autres syndicats (et notamment le « majoritaire » avec ses moyens humains importants…) tenir leur place ou « leur rang ».

Rencontre-conférence la notation en questions

interrogations sur le lsu

Olivier Rey, chercheur à l’Institut Français sur l’Éducation, était invité pour intervenir sur le thème de « la notation, en questions ».

Cette rencontre-conférence passionnante a permis de faire sortir du préjugé, souvent entendu, par lequel une évaluation sans notation serait une mesure neutre des compétences.

A l’étranger

Si l’on observe ce qui se passe à l’étranger, on apprend que le Danemark ne procède pas par notation avant un âge scolaire de 15 ans et qu’il n’existe pas d

e classement des établissements ; en Finlande les notes vont de 4 à 10 avec possibilités d’octroi de + et – ; en Irlande les cotations s’organisent avec des lettres de A à F, mais surtout avec une réflexion sur le pourcentage des acquisitions réalisées – de façon à cerner si la maîtrise des compétences est plus pilotée par l’élève lui-même, en autonomie, ou par l’enseignant – ; en Angleterre, on a recours au système des étapes-clefs validées

ou non, sachant que les « standards » sur ces étapes évoluent en fonction des années de scolarité ; en Allemagne les échelles vont de 1 à 6 avec un positionnement de l’élève par rapport à la classe ; en Suède, il n’y a pas de notes et les comparaisons entre élèves sont interdites et aux USA, les évaluations vont de A à F, et chaque lettre correspond à un pourcentage de réussite.

La note sur 20 n’a donc rien d’évident sur le plan international et correspond simplement à une manière de faire en France.

Le dogme de la note chiffrée

Il convient de « briser » surtout le dogme de la moyenne sur 20 où l’on repère assez vite que certains enseignements ne représentent pas la même importance, alors que, par exemple, un enseignant en EPS ou en arts plastiques pourra utilement démontrer des capacités chez un élève, non repérées par ailleurs, sur d’autres disciplines jugées plus « sérieuses »

Avec la réduction de l’apprentissage à la note, tout est « décontextualisé », la fin de l’évaluation des compétences est remplacée par le moyen de notation ; au lieu de repérer ce qui n’est pas maîtrisé, on « arithmétise une forme de plus ou moins grande nullité de l’élève… ».

L’évaluation aujourd’hui

Or, évaluer n’est pas une activité neutre, elle se place dans le champ du « behaviorisme » cher à l’analyse des comportements et à la notion de pédagogie par objectifs où la connaissance s’effectue par paliers et étapes, avec les repérages de ce qui est acquis ou ce qui ne l’est pas.

Aujourd’hui les évaluations se placent sur le champ de la théorie de l’apprentissage social, où comme en Corée du Sud, on considère que 11 représente 10 +1, ce qui permet de mieux cerner les notions de quantité et de mieux identifier les concepts de mathématique.

L’évaluation  ne doit pas représenter qu’une analyse de l’apprentissage, elle doit aussi évoquer la façon dont l’élève s’intègre et vit la classe, dont il rend compte avec sa mobilisation et sa participation.

Aujourd’hui les appréciations, telles qu’elles sont généralement rédigées, renforcent la note au lieu de la nuancer.

L’évaluation doit se placer au service de la progression par apprentissage, avec soucis de bienveillance, d’accompagnement, d’individualisation, méthodes qui ne peuvent être comparées à une tentative de laxisme ou de baisse des exigences, comme souvent on l’entend…

Ces processus d’apprentissages évalués visent à motiver les élèves. Il convient d’accepter parfois « le blanc » en classe, car les élèves ont parfois besoin de temps pour analyser et s’exprimer.

Cela permet de cerner les erreurs, et l’on sait que l’on progresse souvent plus par l’erreur que par la réussite, en sachant que l’erreur ne doit pas être une faute (au sens juridique du terme).

Intérêt marqué pour évaluer en même temps que l’on apprend (système dit de la méta-cognition) avec la volonté que le travail personnel de l’élève se prépare dans le cours, pour soutenir la persévérance scolaire, pour éviter le déséquilibre constaté entre des blocs d’évaluation hyper préparés, comme le brevet ou le bac, et des évaluations en totale liberté pédagogique réalisées en cours de formation.

Le L.S.U.

Eric Vernassière, secrétaire général du Sgen-CFDT de l’académie de Lyon, est intervenu sur le LSU et notamment sur les retours d’actions revendicatives, portés auprès de l’inspection académique avec Guillaume Saujaud et Véronique Minday, lors de la rencontre le 3 avril dernier.

En quelques lignes, voici les revendications du Sgen-Cfdt :

·         Que les bilans de fin de cycle soient l’occasion d’une réunion collégiale où seront analysées les acquisitions des compétences ; ce temps d’échange préparatoire au conseil de classes nous apparaît comme une vraie nécessité et il est très attendu par les enseignants

·         Sollicitation d’un outil pour pouvoir évaluer les compétences avec le maximum de pertinence, même si les équipes n’ont pas attendu de « recettes » pour imaginer des propositions ; il reste que la présence d’un outil permettrait une meilleur maîtrise de l’évaluation par compétence et ainsi de sortir du « jargon pédagogique » pour répondre aux attentes de lisibilité, de compréhension des élèves, comme de leurs parents

·         Travailler avec les associations de parents d’élèves pour leur faire prendre conscience de l’importance d’une évaluation par bloc de compétences, notamment pour le repérage des maîtrises ou non des compétences de socle

Accord avec autorité académique sur les sujets suivants, suite à réunion du 6 avril dernier, à l’inspection académique du Rhône:

·         Idée maîtresse : avoir un tableau avec le croisement entre disciplines et les 8 compétences du socle

·         Il n’est pas nécessaire cependant de « remplir » les 8 compétences

·         Le professeur principal synthétisera les avis de ses collègues, après un vrai et nécessaire temps d’échange, préparatoire au conseil de classes

·         La bienveillance recherchée par l’évaluation par compétence n’est en aucun cas un manque d’exigence, mais elle repère le droit à l’erreur, car sans droit à l’erreur, le jeune ne prendra jamais d’initiative