Moins de postes en 2021 : les syndicats disent non !

En janvier se prépare la rentrée de l'année suivante, avec les créations et suppressions de postes. Cette année, le "rééquilibrage" du 2nd degré vers le primaire pénalisera surtout les établissements fragiles. L'ensemble des organisations syndicales a refusé cette politique.

Lors du comité technique académique (CTA) du 13 janvier 2020, nous avons pu discuter des créations et suppressions de postes dans l’académie à la rentrée prochaine. Pour le second degré, dans chaque département, les Comités Techniques Départementaux (CTSD) se sont prononcé sur la répartition des moyens par collège et lycée. Les organisations syndicales ont voté unanimement contre cette répartition qui retire des moyens aux établissements les plus en difficulté. Dans les établissements, il n’est donc pas possible de voter la répartition de la DHG.

De nouveaux CTSD sont prévus vendredi 29 janvier.

Carte pour le 1er degré

Le Ministère a alloué à notre académie 200 postes pour le premier degré (en savoir plus ici). Ils ont été créés alors qu’une baisse des effectifs est attendu. Pourquoi ? Car les  CP et CE à 12 en REP+ avaient été faites à moyens constants. D’ailleurs, on frôlait les 14 élèves par classe au lieu des 12 théoriques. Par ailleurs, les décharges de direction sont en augmentation et devront être compensés, et les effectifs seront limités en grande section, CP et CE1 à 24 élèves par classe.

Le recteur se satisfait de l’augmentation du ratio P/E (professeur pour 100 élèves) dans notre académie. Nous lui rappelons que ce n’est pas un indicateur très pertinent puisque par exemple il augmente mathématiquement quand il y a plus de professeurs pour compenser les décharges de direction.

La proposition de répartition des postes est la suivante :

  • Ain +25
  • Loire +20
  • Rhône +154
  • Collège des inspecteurs et mission académique +1

Pour le 2nd degré

La situation est l’inverse dans le 2nd degré, avec une hausse démographique forte et des postes certes en hausse, mais pas à la hauteur. Dans le second degré, nous parlons d’équivalent temps plein (ETP). La dotation est de 100 ETP supplémentaires : 82 ETP en heures supplémentaires et seulement 18 ETP en créations de postes. Cela veut dire des conditions de travail dégradée : plus d’heures de travail, plus d’élèves par classe.

La baisse des dotations affectera surtout les établissements en difficulté

Choisir dans la pénurie

Le secrétaire général explique la méthodologie mise en œuvre. Il indique que suite aux évolutions démographiques, 30 divisions en collège et 43 en lycée doivent être créées. Par ailleurs, 17 classes ULIS généreront 17 créations de poste. Enfin, dans les dotations spécifiques à l’Académie, il rappelle le vote de la carte des langues de décembre, et de l’augmentation de 50 % de la dotation prévue pour les langues rares.

Nous faisons remarquer que, puisque seuls 100 équivalent temps plein sont disponibles, dont 17 déjà bloqués par les classe d’ULIS, il est impossible de créer 73 divisions avec ces seuls moyens.

Le secrétaire général précise alors où les moyens seront pris. Il précise que les allocations progressives de moyens, destinée majoritairement aux établissements les plus en difficulté, ont dû être amputées. Globalement elle passe de 280 équivalent temps plein à 155, soit quasiment une division par 2. En revanche, il n’y aura aucune suppression de moyens spécifiques, c’est-à-dire de moyens fléchés pour des enseignements précis (classes à horaires aménagés, atelier-relais…)

Pas de nouveaux postes

Les quelques postes qui restent à créer le seront dans les établissements qui ne peuvent plus absorber d’heures supplémentaires.

Le Sgen-CFDT est revenu sur le CTA de l’année dernière. Nous y avions choisi de ne pas supprimer de postes en lycée, mais de simplement réduire la place des stagiaires, avec l’espoir que les dotations remontent cette année du fait de la hausse démographique. Vu la faible dotation pour le second degré, les dotations ne remonteront donc pas, et les postes de certains collègues restent menacés.

Un rééquilibrage qui ne s’assume pas

Le gouvernement a fait le choix de « rééquilibrer » les moyens vers le primaire. Bien que nous pensions que le second degré est déja insuffisamment doté, c’est un choix politique possible. Mais sur le dos de qui se fait le rééquilibrage ?

En réalité, comme ni les programmes, ni le seuil du nombre d’élèves par classe ne bougent, ce sont les avant tout les « marges d’autonomie » allouées aux établissement en difficulté qui sont impactés. Donc, moins de différenciation dans le secondaire. Par ailleurs, la transformation des Heures Postes en Heures Supplémentaires est une économie discrète : cela permet surtout de ne pas payer de pension sur ces heures en fin de carrière.

Ce rééquilibrage se fait donc en payant moins bien les professeurs du second degré, et en réduisant les moyens des collèges et lycées en difficulté.