Lors du CTA du 24 juin 2021, le Rectorat a présenté "sa feuille de route pour la gestion des ressources humaines". Devant ces bonnes intentions creuses et sans moyens ni cadrage, le Sgen-CFDT est plus que dubitatif.
Qui ne s’est jamais plaint de l’absence de réponse du Rectorat ? Qui n’a jamais été dubitatif devant un courrier, aux formulations juridiques complexes, pour simplement prévenir d’un avancement d’échelon ? Les relations entre les agents et l’administration sont souvent très complexes, distantes, voire inexistantes. Partageant une partie de ce constat, le Rectorat a rédigé une « Feuille de route pour les ressources humaines« .
Le Sgen-CFDT sceptique
Soyons clairs, nous doutons que le Rectorat dispose des moyens nécessaires pour réellement améliorer sa gestion des ressources humaines. La Cour des Comptes, dans un rapport de 2017, rappelle qu’un-e gestionnaire du Ministère de l’éducation Nationale gère 3 fois plus de dossiers que dans d’autres ministères. Avec 3 fois moins de temps par agent, il n’est pas étonnant que la gestion RH soit expéditive…
Par ailleurs, nous avons regretté l’absence d’échéances et de méthode d’évaluation. L’administration nous a dit y réfléchir et vouloir y associer les organisations syndicales… Sauf qu’une évaluation doit se penser en même temps que l’on se fixe des objectifs, et pas après ! Nous imaginons très bien que l’administration ne va retenir que les indicateurs qui vont dans son sens, une fois qu’elle aura un peu de visibilité.
Nous sommes donc très dubitatifs devant ce document : si le contenu n’est pas complètement inintéressant, il ne développe pas le comment, le quand, ni le qui. Cela fait beaucoup de questions en suspens !
Le Sgen-CFDT avait pourtant formulé une série de propositions concrètes, dont certaines à un coût très réduit. Nous pensons que des améliorations simples peuvent vraiment changer le quotidien. Vous pouvez en retrouver le détail ici, mais voici quelques grandes lignes.
Améliorer la communication
Première mesure concrète : mettre sur le site de l’académie les documents utiles à la carrière des agents (demandes de temps partiels, de disponibilité…). Aujourd’hui, ces documents sont difficiles à trouver, ce qui empêche de préparer sa carrière.
Par ailleurs, l’information communiquée aux agents est déshumanisée et peu valorisante. Il n’y a jamais de courrier d’accompagnement, félicitant pour une promotion, ou expliquant les modalités d’accueil à une réunion. Nous demandons donc que la communication entre un agent et son administration repose sur la considération et la bienveillance.
Enfin, lorsqu’on sollicite son administration, les interlocuteurs sont peu identifiables et peu joignables. L’administration se permet d’ailleurs régulièrement de ne pas répondre. Nous demandons une véritable démarche « qualité » dans les relations entre les agents et leur administration.
Mieux accompagner les personnels
Nous revendiquons pour tous une formation continue de qualité. Ainsi, l’utilisation du Compte Personnel de Formation doit être équitable et transparente. Par ailleurs, certains agents, notamment les professeurs des écoles, ne peuvent souvent pas choisir leurs formations. Nous pensons au contraire que chaque agent-e est à même d’évaluer ses besoins en formation et doit pouvoir les suivre dans de bonnes conditions.
Concernant les personnels contractuels, nous demandons une formation qualifiante pour construire leur parcours professionnel. Cette formation doit se faire dès la prise de poste alors qu’aujourd’hui, la formation a parfois lieu 3 à 4 mois après la rentrée, sur à peine un ou deux jours.
Plus spécifiquement, pour les personnels AESH, le Sgen-CFDT revendique le droit au temps plein et un droit à la mobilité (lire notre audience à ce sujet). Pour les personnels des MLDS, nous demandons un régime indemnitaire académique. Nous pensons qu’une juste reconnaissance des missions participe d’une bonne qualité de vie au travail (lire notre travail sur ce thème).
Garantir un télétravail de qualité
Le Sgen-CFDT revendique l’accès au télétravail pour toutes et tous, dès lors que les missions peuvent être effectuées à distance. C’est le cas par exemple pour les personnels administratifs des établissements du second degré. Nous demandons que la mise en place du télétravail s’accompagne des enveloppes budgétaires et formations nécessaires.
Par ailleurs, nous revendiquons l’effectivité d’un droit à la déconnexion. Nous avons donc proposé un accord académique pour réguler la communication électronique. Celui-ci doit permettre, en particulier, de cadrer les échanges entre l’agent·e et son·sa supérieur·e hiérarchique.
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