A l'occasion de la rentrée des Personnels de Direction, le Sgen-CFDT a fait part de ses questionnements sur le protocole sanitaire, et a salué les avancées sur le baccalauréat.
L’année scolaire qui vient de s’écouler a été atypique et la crise sanitaire a impacté l’ensemble des personnels œuvrant dans les établissements scolaires et plus particulièrement les personnels de direction. Nombre de nos collègues se sont retrouvés en difficulté et ont dû faire face, parfois avec un sentiment de solitude, à des situations complexes et anxiogènes.
Cette souffrance au travail a laissé des traces, notre ministère ne pourra pas faire l’économie d’en tenir compte.
Concernant la situation sanitaire
Le nouveau protocole sanitaire a été rendu public le 28 juillet 2021 sans échanges préalables. La communication de monsieur le ministre interroge une nouvelle fois tous les professionnels de l’EN, ses cadres en 1er lieu.
Toutes les questions que nous nous posons témoignent de mesures qui n’ont pas été anticipées et préparées avec nous, les acteurs de terrain, et nos représentants. La gouvernance de l’EN doit évoluer de façon urgente. Nous espérons retrouver au niveau local des échanges plus constructifs.
Sur la vaccination des 12-18 ans par exemple, l’information sur la vaccination est essentielle mais elle doit être assurée par des professionnels. Les personnels de direction faciliteront l’accès des élèves aux centres de vaccination mais les EPLE ne doivent pas se substituer aux centres de vaccination. La priorité d’une équipe de direction reste l’accueil des élèves et des personnels pour une rentrée dans les meilleures conditions.
Concernant l’éviction scolaire, le Sgen-CFDT préconise une nouvelle fois la simplicité du message et l’efficacité de la procédure. Nous tenons à vous signaler qu’une partie des élèves en présentiel et une autre en distanciel va entrainer encore une fois des difficultés dans sa mise en œuvre, pour les enseignants.
L’organisation des sorties scolaires va aussi très vite poser problème. Dans les piscines, les musées, les théâtres, après le 30 septembre, les plus de 12 ans devront présenter un passe sanitaire. Dans le cadre scolaire, avec leur classe, devront-ils également le montrer ? Les non-vaccinés seront-ils privés de sortie ?
Enfin, le jour de la rentrée, les parents pourront-ils rentrer dans les écoles, pour accompagner leurs enfants en 6ème ? Un parent non-vacciné pourra-t-il entrer au collège ou au lycée ?
Nous saluons les évolutions du contrôle continu pour le baccalauréat.
Le Sgen-CFDT qui s’est opposé depuis le début aux E3C est satisfait de leur disparition dès la session 2022 (lire notre analyse), le ministre s’étant enfin rangé aux propositions du rapporteur de la réforme du bac, Pierre Mattiot et des membres du comité national de suivi de la réforme des lycées.
Nous nous félicitons également du retour des options dont on prendra en compte les moyennes et pas uniquement les points au-dessus de 10, ce qui ne permettra plus de récolter des points bonus.
Ces aménagements font découvrir qu’il est nécessaire de mettre en cohérence les notations des enseignants au sein des établissements. Le Sgen-CFDT s’en félicite mais demande de réels temps de concertation prévus à cet effet. Une simple heure à la pré-rentrée n’est pas suffisante pour harmoniser des pratiques.
Concernant l’école inclusive
En ULIS, le Sgen-CFDT demande que les règles fixées par la Circulaire de 2015 soient appliquées : « Le nombre d’élèves qui bénéficient du dispositif au titre d’une Ulis collège ou lycée ne [doit pas] dépasser dix. »
Dans les PIAL, les personnels de direction du Sgen-CFDT alertent sur la difficulté de trouver des coordonnateurs. Nous espérons que les engagements en terme d’indemnisation pris au dernier GAPD permettront aux enseignants ou CPE de s’investir dans cette mission exigeante. Cependant, nous demandons que la décharge de service soit la règle pour les coordonateurs de PIAL comme c’était le cas dans les PIAL 1er degré.
Enfin, nous rappelons notre attachement à voir une indemnité récompenser le travail des coordonnateurs des missions de lutte contre le décrochage scolaire. Ils fournissent un travail remarquable, épaulent nos collègues chefs d’établissement et les secrétariats administratifs pour toutes les procédures d’élèves en décrochage scolaire. Pourtant, ils ne sont pas éligibles à la part variable des Professeurs Principaux. Nous demandons donc une Indemnité au niveau académique (lire notre dossier sur le sujet).
Sur les conditions de travail des personnels de direction
Il ne suffit plus de dire que les conditions de travail et que la charge de travail des personnels de direction sont inacceptables, il convient d’agir concrètement. Le Sgen-CFDT demande un groupe sur l’organisation des missions et du temps de travail.
Enfin, s’agissant des travaux de l’agenda social, nous tenons à remercier nos interlocuteurs de la DGRH comme de la nouvelle direction de l’encadrement qui nous ont permis d’aboutir pour les uns à une revalorisation du régime indemnitaire, même s’il nous faudra aller plus loin pour les collègues adjoints et réduire à terme les écarts de la part fonctionnelle et pour les autres à cette nouvelle charte de pilotage qui prend davantage la mesure de nos nombreuses missions et de leur contexte d’exercice.
Le Sgen-CFDT affirme que la réussite d’une rentrée scolaire ne dépend pas de la publication d’une circulaire, mais de l’efficience que celle-ci pourra avoir grâce à la confiance accordée aux équipes éducatives dans leur pouvoir d’agir et de faire réussir les élèves.