[1er degré] Maternelle à 4 jours: les raisons d’un vote… de raison.

Beaucoup s'étonnent de l'écart des scrutins issus des consultations des rythmes scolaires. Pour des esprits peu bienveillants et loin du terrain, les enseignants et enseignantes de maternelle auraient été poussé par des motifs personnels pour revenir à quatre jours d'école. Qu'en est-il réellement?

Force est de constater que dans une volonté de simplification, de nombreuses villes ont nié les spécificités de l’école maternelle afin de proposer au vote les mêmes scénarii pour des enfants de 2 à 11 ans. Alors, le vote des enseignants en maternelle s’est effectué souvent par défaut.

L’exemple de la ville de Lyon.

Même s’il est convenu sur le papier que 5 matinées chez les plus jeunes sont plus favorables aux apprentissages, les conditions de scolarisation le mercredi y sont fortement dégradées. En effet, à Lyon, un mercredi sur deux, aucune ATSEM n’est en classe! La mairie a en effet décidé que le temps de réunion soit pris sur ces temps de classe. Quand on sait à quel point ce personnel est précieux et indispensable pour la mise en place des apprentissages, l’hygiène et la sécurité des élèves alors qu’à Lyon les effectifs en maternelle sont extrêmement chargé (couramment 32 élèves par classe).

Ailleurs: d’autres constats tout autant problématiques.

Dans d’autres communes, on peut comprendre que les scénarii proposant des fins de journées avant 16h n’ont guère obtenu plus d’adhésion car ils ne conviennent pas plus aux jeunes enfants qui une fois la sieste (pourtant indispensable aux jeunes enfants) passée rentrent chez eux sans avoir eu le temps de mener des apprentissages ni même de réactiver ceux du matin.

La journée des jeunes enfants ne s’est jamais vu allégée pour autant car l’école finissant avant 16h, les TAP en maternelle accueillaient la quasi-totalité des enfants de maternelle scolarisées l’après midi dans des conditions très variables selon les moyens et/ou les volontés municipales. De nombreuses remontées de parents et d’enseignants ont évoqué les longues sorties accidentogènes dans la cour de récréation et les sempiternels visionnages de dessins animés.

L’avenir n’est pas pour autant rassurant. Ainsi, les enseignants des écoles maternelles lyonnaises restent préoccupés sur le temps qui sera attribué aux ATSEMS pour venir les aider en classe compte tenu de la densité de l’offre périscolaire…

Car plus de temps périscolaire effectué par les ATSEMS c’est moins de temps en classe avec les élèves…

Ces votes par défaut révèlent in fine que les enseignants n’ont pas été associés à la conception des scénarios du premier degré proposés par les collectivités. Cette défiance n’est pas de bonne augure quand on sait que de nombreuses villes réécrivent leur PEDT cette année.

Le Sgen-CFDT rappelle sa volonté d’une élaboration collective du projet éducatif de territoire en cohérence avec le projet d’école. Et sa volonté que s’établisse une relation d’égal à égal entre les différents partenaires que sont le collège, la collectivité locale et l’école.

De toute évidence une occasion a été manquée en amont de la consultation sur les rythmes. Nous espérons qu’en aval il n’en soit pas de même et que les collectivités associeront les enseignants dans la mise en oeuvre des « nouveaux » rythmes et des nouveaux temps votés.

Le SGEN-CFDT dans les medias

Article dans Lyon Capitale