Alors que la question de la direction d'école figure à l'agenda social 2019, le Ministère doit maintenant agir, et au plus vite, pour améliorer les conditions de travail des directeurs et directrices d'école. Pour le Sgen-CFDT, les réponses n'ont fait que trop tarder !
A Lyon, le collectif des directeurs du Rhône s’est réuni la semaine dernière et va relancer des actions de mobilisation autour de la question de la direction avec la volonté de se re-mobiliser dans l’Académie de Lyon mais aussi d’étendre la mobilisation dans les autres départements.
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une enquête sur le moral des directeurs d’école
Alors que le Ministre multiplie les annonces dans les médias, que d’autres font état de décisions qui ne sont pas encore tranchées car inscrites à l’agenda social, le Sgen-CFDT, lui, agit. Reçu en juillet dernier au Ministère, il a déposé un corpus revendicatif qui prend tout son sens aujourd’hui au vu de la situation des directeurs et directrices en France.
Des revendications à court terme qui tardent à se concrétiser !
Las des injonctions de tout ordre pour un pilotage toujours plus administratif, les directeurs et directrices d’école sont toujours entre le marteau et l’enclume sans avoir les moyens des ambitions que l’Éducation nationale fait peser sur eux.
Les enquêtes se multiplient, les demandes de statistiques en tout genre sont monnaie courante. On est donc bien loin de la simplification administrative qui était pourtant prônée il n’y a pas si longtemps..
Pour le Sgen-CFDT, la confiance annoncée doit se traduire concrètement dans les écoles. Il est grand temps de laisser les personnels agir pour la réussite des élèves. Ils sont des professionnels qualifiés.
Du temps pour les personnels !
C’est de temps dont les directeurs et directrices ont besoin immédiatement ; du temps pour piloter correctement leur école. Dès lors, pourquoi ne pas instaurer, sur certains territoires au moins, une règle établissant que lorsqu’un personnel brigade n’a pas de remplacement, il puisse être affecté sur la classe d’un directeur ou d’une directrice non déchargé·e ce jour là . Cela pourrait concerner tout particulièrement les écoles qui ne bénéficient que d’une seule journée de décharge par mois, un temps largement insuffisant au regard de leurs tâches. Mais cela peut concerner globalement toutes les écoles, tant les tâches se sont multipliées.
Pouvoir échanger entre pairs, avoir enfin des espaces de dialogue
Dans les rencontres que le Sgen-CFDT a pu effectuer partout en France (70 réunions, 2500 collègues dont 2000 directeurs et directrices), beaucoup ont exprimé leur manque de formation mais surtout le manque d’espace pour parler entre pairs.
Dès lors, il s’agit bien de créer des espaces de discussions, d’échanges entre directeurs et directrices afin d’échanger sur la réalité de leur métier et parfois de trouver collectivement des solutions.
Pour le Sgen-CFDT, il convient donc dès maintenant de dédier à la direction d’école des journées de formation pédagogique spécifiques. L’enjeu est majeur pour le bon pilotage de l’école et pour sortir les personnels de leur isolement.
Une reconnaissance qui passe aussi par le financier
Mais c’est avant tout de reconnaissance dont doivent bénéficier les directeurs et directrices d’écoles.
Malgré la mise en oeuvre de PPCR gagnée par la CFDT : toute carrière complète se déroule sur deux grades, les directeurs ont accès à la classe exceptionnelle. La reconnaissance de leur investissement doit aussi intégrer une revalorisation des grilles indemnitaires de la direction d’école.
Dans le cadre des négociations Fonctions Publique, le Sgen-CFDT a toujours défendu la création d’un Grade fonctionnel pour les fonctions particulières qui, comme la direction d’école, sont pourtant indispensables au bon fonctionnement du système éducatif.
Une école qui demande à être structurée avec un pilotage reconnu
Cependant, pour le Sgen-CFDT, il convient de mener une véritable réflexion sur le statut même de la direction d’école et parallèlement sur le statut de l’école.
Le Sgen-CFDT possède aujourd’hui un projet construit et affiné au fil des rencontres avec les directeurs et directrices. C’est un projet qui peut se mettre en place rapidement grâce à des expérimentations ancrées sur un territoire donné. L’établissement du premier degré, tel que nous le concevons, peut désormais voir le jour et à travers cela permettre de clarifier le métier de directeur et directrice d’école.
Reste maintenant à ce que notre Ministre nous entende et ne décide pas seul. L’enjeu des élections professionnelles 2018 est donc important. Votez Sgen-CFDT pour une plus forte représentativité, pour que le Sgen-CFDT pèse davantage encore sur les décisions à venir. Une chose est sûre, le statu quo n’est plus possible !