Direction d’école : un statut, pourquoi pas ?

La question de la direction d’école sera à l’ordre du jour de l’Agenda social 2019. Le Sgen-CFDT défend l’idée d’un statut pour le directeur d’école et d’une autonomie dans le 1er degré.

Le statut du directeur d’école :

Le directeur d’école est actuellement un professeur des Ecoles. Le Sgen-CFDT défend l’idée d’un responsable d’établissement qui exercerait ses missions dans le cadre d’un emploi fonctionnel dont le vivier principal se trouverait parmi les directeurs-directrices actuels. Il ne quitterait donc  pas son corps d’origine (PE) et pourrait retrouver ses fonctions antérieures. Le recrutement sur emploi fonctionnel se baserait donc sur les compétences nécessaires à la fonction. Il ne s’agirait pas d’un statut hiérarchique,  mais fonctionnel,  et qui reconnaîtrait les spécificités de son travail qui vont au delà de celles du Professeur des écoles. Rappelons aussi que le directeur d’école n’a actuellement pas d’avancement de grade mais seulement une bonification indiciaire qui n’est pas à la hauteur des missions dévolues aux directeurs.

Le référentiel du métier de directeur d’école

 référentiel du métier de directeur d’école instauré en 2014 précisent les missions du directeur d’école et l’importance de la direction d’école et rappelle son importance dans le cadre du service public d’éducation. La moitié des écoles françaises ont moins de 4 classes, les directeurs de ces écoles ont les mêmes missions que les autres à assurer (animation, coordination, pilotage…). Alors, oui il faut du temps supplémentaire mais le temps  ne peut pas être la seule réponse car les directeurs totalement déchargés ont tout de même du mal à assurer leurs missions. Il faut aussi une reconnaissance des spécificités de ce travail et cette reconnaissance ne peut pas être uniquement financière.

Qu’est-ce qu’un emploi fonctionnel ?

Les emplois fonctionnels de l’éducation nationale

Le statut de l’établissement du 1er degré

Seule structure accueillant des enfants sans véritable statut juridique, l’école a ainsi connu ces dernières années des mutations très importantes. Placées sous la responsabilité de l’IA-Dasen, les décisions se prennent en dehors de toutes proximités avec leur lieu d’application.

Nous voyons depuis plusieurs années fleurir des exigences diverses (enquêtes, inclusion scolaire, recrutement d’AVS, LSU, remplacement des Enseignants référents absents, PPMS, Vigipirate…) qui dépassent largement ce qu’il nous est possible de faire. Et on nous demande de mettre en place des PEDT (Projet Educatif De territoire) pour lesquels nous n’avons pas été sollicités !

La mise en place d’un établissement du premier degré doit s’accompagner d’une dotation en personnels suffisante pour accomplir les missions d’enseignement, d’encadrement et toutes les tâches qui incombent aujourd’hui aux directeur-trices d’écoles.

Ces établissements doivent être adaptés à la réalité et à la diversité des territoires (rural ; urbain ; REP ; REP+). C’est donc en laissant localement l’initiative dans un cadre défini nationalement que l’établissement prendra tout son sens. Cela passe aussi par une plus grande autonomie des équipes, une instance démocratique (un conseil des maîtres plus élargie) doit pouvoir piloter l’établissement. Concrètement, cette autonomie pourrait permettre une gestion autonome des 108 heures selon le projet d’établissement et le contexte du territoire. Elle pourrait permettre aussi une gestion comptable autonome avec de vrais choix d’équipe.

Nous ne défendons pas l’idée du supérieur hiérarchique ni même l’idée d’un EPLE dépendant du collège de secteur. Mais d’autres voies sont possibles, soyons créatifs…

Pour aller plus loin :

Direction d’école et établissement du premier degré : état de la réflexion du Sgen-CFDT