Échos de la rentrée dans les collèges

La rentrée médiatique s'est focalisée sur les lycées... et les collèges échappent aux radars. Pour autant, où en est-on dans l'Académie de Lyon trois ans après une réforme qui a fait couler beaucoup d'encre et que le ministre actuel a à moitié effacée ?

Vestiges de la réforme du collège ?

En fonction des établissements certains points ont été conservés, d’autres abandonnés. Il est en effet difficile de savoir aujourd’hui combien d’EPI ont survécu (voire s’ils sont survécu), ni si l’AP est vraiment effectif. Difficile également de savoir dans quel objectif la marge horaire est utilisée.

Quelques bi-langues continuent de se justifier par la continuité avec le cycle 3, mais la recherche de moyens en primaire pour financer les CP-CE1 à 12 semble avoir affaibli la position des bilangues en cycle 3. Et puis d’autres classes bilangues sont réapparues, pour des raisons moins logiques : par exemple du fait de pressions internes ou parentales. En somme, le détricotage a fait son œuvre.

Un seul point reste stable, c’est le principe de la dotation : 26h par division +3h de marge par division. Quant au seuil de 30 élèves pour créer un groupe classe, il reste à, quelques rares exceptions près, respecté. Mais il ne tient pas compte de la présence d’AVS pour l’inclusion (plus que légitime !) des élèves en situation de handicap, ce qui peut porter le nombre de personnes présentes dans une salle parfois à 32, 33, voire 34… Alors comment fait-on ? On pousse les murs ?

 

Côté effectifs : une terre de contraste

Dans l’Académie de Lyon, les effectifs en collège sont fortement contrastés : le Rhône (et plus particulièrement la Métropole de Lyon) connaissent une substantielle hausse démographique. Actuellement, cela conduit par exemple à la création d’un établissement par an ou tous les deux ans sur le territoire métropolitain. Le Nouveau Rhône, la Loire et l’Ain connaissent à l’inverse une stagnation des effectifs, voire une baisse dans certaines zones. Ce contraste est appelé à au moins se maintenir dans les prochaines années.

Dans les collèges dits « ordinaires » (y compris les établissement labellisés Politique de la Ville), la règle de 30 élèves maximum par classe reste de mise. En Éducation Prioritaire (REP/REP+), le seuil est à 26 sur l’Académie. Dans bien des classes, les effectifs restent donc lourds. On se rappelle qu’il y a encore quelques années, les 6èmes étaient à 28 par classe et, en Éducation Prioritaire, on n’allait pas au-delà de 24 élèves.

 

Une école inclusive ?

Le Sgen-CFDT a déjà eu l’occasion de saluer la volonté, sur les 3 départements de l’Académie, de poursuivre la politique d’inclusion scolaire par la création d’ULIS et d’UPE2A.

Toutefois cette rentrée a vu la mise en place d’un nouveau sigle : les PIAL ! Il s’agit des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés. Pour l’instant Le Sgen-CFDT ne voit pas la plus-value de ce nouveau dispositif et s’attendait à mieux.

De plus, comme chaque année, beaucoup d’attentes, beaucoup d’incertitudes pour savoir comment vont s’agencer les emplois du temps des AESH. Les conditions de rentrée déplorables de ces derniers n’aident sans doute pas à l’efficience du système. Les AESH ont en effet le sentiment qu’on traque les heures où ils / elles pourraient ne pas avoir d’élèves pour rentabiliser leur contrat. Au vu de leur salaire qui avoisine souvent les 900 euros, il y a de quoi être amère.

Par ailleurs, la coordination à assurer est complexe entre la MDPH, l’inspection académique, les personnels et les établissements d’accueil.

 

Le Sgen-CFDT rappellera très bientôt tous ces dysfonctionnements dans les instances où il siège (CTSD, CTA).