Le SGEN-CFDT a assisté à une réunion sur la formation des enseignants. Étaient présents Didier Quef (patron de Dfié, ex-DAFOP), Pierre Chareyron (administrateur provisoire de l'ESPE de Lyon), Jean-Luc Ubaldi (ESPE), le Snuipp-FSU, le SNES-FSU et le SGEN-CFDT.
Réforme des ESPE
La loi sur « l’école de la confiance » qui transforme les ESPE en INSPE sera votée le 11 février 2019 (lire le projet). Cette loi prévoit d’attribuer environ 50% de la formation initiale aux « professeurs de terrain ». Pourtant, à l’heure actuelle, il est impossible de faire faire autant de temps de formation par ces « professeurs de terrain », qui ne sont, pour l’heure, ni recrutés ni formés. On ignore donc aujourd’hui comment va concrètement se dérouler la rentrée 2019 dans les futurs INSPE.
Dans le 1er degré, ce seraient les PEMF qui viendraient à la rescousse. Dans le 2nd degré, les formateurs académiques pourraient être appelés, mais ces personnels ne sont pas assez nombreux et ne sont pas tous volontaires pour faire de la formation initiale.
Par ailleurs, la Rectrice assure qu’elle ne veut pas revenir au vieux modèle éprouvé : « ceux qui pensent les programmes d’un côté (les universitaires, normaliens…), ceux qui les font fidèlement appliquer de l’autre (les professeurs de terrain) ». Pourtant, c’est ce à quoi aspire la future loi…
L’ESPE laisse entendre à demi-mots que même si la loi a vocation à s’appliquer dès septembre 2019 (comme le stipule son article 25), cela semble techniquement impossible. Nous continuerons donc sans doute avec les équipes actuelles pour l’année 2019-2020.
Enfin, nous avons rappelé notre inquiétude sur le statut des PRCE et PRAG, affectés à temps plein à l’ESPE : que deviendront, à terme, leurs postes ?
Le recrutement des futurs professeurs (1D / 2D)
Un pré-recrutement aurait lieu dès la deuxième année de licence (L2), essentiellement pour assurer des fonctions de remplacement. En l’attente de certitudes sur ces nouvelles modalités de recrutement, les universités n’ont pas encore réfléchi au problème… Toutefois, une réflexion va vite s’imposer puisqu’il faudra rapidement créer une filière ad hoc.
Contrairement à ce qui avait été initialement envisagé, le concours aurait finalement lieu en M2 (et non en L3). Cette solution confirme la mastérisation des métiers d’enseignement et d’éducation et satisfait la plupart des acteurs.
C’est une bonne nouvelle pour le SGEN-CFDT qui revendique depuis longtemps une vraie masterisation.
Formation continue
L’offre de formation du second degré va sensiblement évoluer :
- les formations à inscriptions individuelles (les formations classiques du catalogue PAF) ne représenteront plus que 40% de l’offre.
- les formations à public désignés représenteront 20% de l’offre. Elles s’adresseront notamment aux collègues ayant eu un ou plusieurs « À consolider » lors d’un rendez-vous carrière. Cette offre de formation s’inscrit donc dans l’accompagnement PPCR pour les collègues considérés comme fragiles.
- La nouveauté, ce sont les 40% restants : des formations qui ne seront plus annoncées en début d’année, mais seront construites au fil de l’année scolaire par les corps d’inspection, en fonction des remontées de voeux des enseignants. Ces formations pourront être disciplinaires, mais le Rectorat veut aussi davantage développer les formations transversales. C’est un point de satisfaction pour le SGEN-CFDT qui prône depuis longtemps le travail inter-degrés et inter-disciplinaire.
Pour le 1er degré
Un bras de fer semble s’engager entre deux clans : D.Quef-Rectrice d’un côté, les 3 DASEN de l’autre. La pomme de discorde : les heures de formation des PE. La Rectrice tient à déverrouiller le système de manière à ce que les PE puissent davantage choisir leur formation. Dans les faits, en effet, un PE ne choisit qu’une toute petite partie de sa formation, la plus large part lui étant imposée. La Rectrice semble vouloir aller dans le sens d’une plus grande individualisation des choix de formation pour les PE.