Prime REP+ : confusion à tous les étages

En annonçant une prime REP+ avec part fixe et part modulable sur évaluation, le ministère non seulement s'éloigne de la promesse présidentielle mais ouvre la porte à des iniquités entre personnels.

prime REP+

Dans les réseaux d’éducation prioritaire renforcés : Rep+, la revalorisation de l’indemnité de 3000€ de l’indemnité existante débutera en partie dès la rentrée 2018.

 

 

La prime  REP+ revalorisée

En 2017, une des promesses de campagne du candidat Emmanuel Macron aux enseignants de Rep+ était une prime de 3000 € s’ajoutant à la prime de 2300 € existant depuis 2015. Une prime attribuée aux personnels exerçant les missions définies par le Décret n° 2015-1087 du 28 août 2015.

 

 

Revalorisation à partir de septembre 018

Cette revalorisation de la prime REP+ est actuellement en discussion à la DGRH, Direction générale des ressources humaines.

Les premières rencontres permettent d’affirmer qu’une augmentation de 1000 € est prévue pour tous les enseignants de Rep+ dès la rentrée 2018.

Le texte officiel paraîtra probablement en octobre mais sera rétroactif au 01/09. Les personnels concernés percevront donc une régularisation rétroactive.

Pour tenir l’engagement présidentiel d’augmenter de 3000 € la prime REP+, le Ministère a annoncé un premier versement de 1000 € à compter de septembre 2018. C’est une reconnaissance des personnels exerçant dans ces écoles et établissements, qui ne prend cependant pas complètement en compte la réalité de leur travail et le besoin de temps de concertation. Elle ne prend pas  non plus en compte toutes les catégories de personnels exerçant en REP + : par exemple les PsyEN EDCO, les AED et les AVS.

 

Loin de la promesse présidentielle

Le Ministère s’éloigne de la promesse présidentielle en optant pour une part fixe et une part modulable. Tous les collègues exerçant dans ces zones ne la percevront donc pas entièrement. Cette position ministérielle appelle deux remarques :

sur la forme tout d’abord. À quoi sert-il de réunir les organisations syndicales pour discuter du dossier dans le cadre d’un agenda social  si tout est déjà décidé d’avance ? Cette conception verticale du dialogue social pose problème.

sur le fond ensuite. La part variable de la prime, d’après un communiqué du ministère qui semble sceller les choses, serait conditionnée à l’atteinte d’objectifs tels que les progrès des élèves et l’accomplissement du projet d’école et d’établissement. Cela est en contradiction d’ailleurs avec le pilotage par le haut mis en oeuvre depuis la rentrée. Le Sgen-CFDT a déjà souligné que la multiplication des évaluations standardisées entraîne le système éducatif dans le champ de la défiance et de la tension. Ainsi nous restons loin des objectifs d’une école de la confiance.

 

 

Besoin de reconnaissance financière mais aussi de temps

Pour le Sgen-CFDT, les équipes en REP+ ont besoin tout à la fois de reconnaissance financière mais aussi de temps de concertation pour élaborer les projets afin de faire réussir les élèves. Nous pensons que les acteurs de terrain ont besoin de la confiance de leur hiérarchie. Cela n’exclut nullement le contrôle, mais sur des objectifs partagés et définis collectivement. Pour conforter le travail en équipe dans les réseaux d’éducation prioritaire, les personnels ont besoin de soutien. Ils ont également besoin de poursuivre ce qu’ils ont mis en place ces dernières années.