Le Sgen-CFDT a été reçu au rectorat le jeudi 9 juin, avec une délégation intersyndicale, pour exprimer l'incompréhension des personnel sur la part variable de l'indemnité REP+. Le Sgen-CFDT a démontré à nouveau tous les effets pervers des modalités d'attribution de cette prime
Quelle est cette part variable ?
La prime fixe REP+ est de 5114 € bruts par an en 2021-2022. A cela peut s’ajouter depuis cette année une part modulable.
Cette part variable est identique pour tous les agents d’un même collège ou d’une même école, elle dépend de l’appréciation portée par l’Inspecteur d’Académie sur l’engagement collectif des équipes. La circulaire prévoit qu’au sein de chaque académie :
- au maximum 25% des agents perçoivent le montant maximal (600 € nets – 702 € bruts par an),
- 50 % le montant intermédiaire (360 € nets – 402 € bruts par an),
- et au moins 25 % le montant minimal (200 € nets – 234 € bruts par an).
Quelles remontées à l’audience ?
Nous avons rencontré le Secrétaire Général de l’Académie le 9 juin pour lui indiquer que cette prime avait surtout sapé l’engagement des personnels. L’administration n’a :
- pas communiqué les critères en amont aux équipes (cf. ci-dessous) ;
- pas indiqué aux écoles et collèges quel niveau de prime ils percevraient ;
- pas expliqué pourquoi telle école ou tel collège était à tel niveau de prime.
Aussi, des équipes très engagées ont pu se voir attribuer le taux intermédiaire voire minimale, sans comprendre ce qu’elles auraient du faire différemment ! En imposant de réserver le montant maximal de la part modulable de la prime REP+ à 25 % des agents, le ministère s’interdit de reconnaître l’engagement réel des agents. Pour reconnaître que l’engagement d’une équipe s’est renforcé, il faudrait diminuer le montant versé à une autre équipe : effet contre productif est assuré!
Par ailleurs, parfois les critères n’ont pas été remplis pour des raisons conjoncturelles indépendantes de l’équipe (absences non remplacées, renouvellement d’équipe, élèves difficiles arrivés en début d’année sans suivi…). Et en ciblant l’école ou l’établissement et pas le réseau REP+, le fonctionnement des réseaux, leur dynamique et le travail de liaison écoles-collège est amoindri.
C’est pourquoi nous avons demandé un versement identique à tous les agents de tous les établissements.
L’administration a répondu devoir respecter les 3 taux car c’est une décision ministérielle, mais a indiqué faire remonter les remarques. Ils ont reconnu que le système n’était pas parfait (euphémisme).
Les effets contre-productifs de ce dispositif sont nombreux. Loin de soutenir l’engagement des équipes, il risque de générer incompréhension et démotivation, mais aussi conflictualité.
Des personnels toujours exclus
Certains personnels affectés en école ou établissement REP+ sont écartés de la prime Rep+ (AED, AESH, APSH, PsyEN EDCO). De même les assistant.e.s de service social, les médecins scolaires au prétexte qu’il.elle.s sont affectés en service déconcentrés ne perçoivent pas de prime malgré un exercice en REP+.
L’administration a en effet précisé que les TZR en REP+ ne touchent la prime que s’ils sont rattachés à l’établissement. L’année prochaine il faudra y être affecté au premier octobre au plus tard.
Pour le Sgen-CFDT, c’est un manque de reconnaissance du travail et de l’investissement de ces personnels.
Quels sont les critères retenus dans l’académie de Lyon ?
Lors du CTA du 29 mars 2022, les représentants syndicaux ont demandé comment « l’engagement professionnel collectif des équipes » a été mesuré et comment les écoles et établissements ont été classés. L’administration a refusé d’indiquer quelles écoles et quels collèges allaient toucher le montant maximal, le montant intermédiaire ou le montant minimal de la part modulable, mais a énoncé les critères suivants:
Pour le premier degré :
- Amélioration de la qualité du climat scolaire : formalisation de règles de vie ; prévention et traitement de la violence, des discriminations et du harcèlement
- Accompagnement individualisé des élèves et continuité pédagogique : exploitation des évaluations nationales et mise en œuvre de dispositifs de remédiation, participation à des dispositifs : actions pédagogiques en maternelle, label euro-école, génération 2024… ; stages de réussite portés par l’équipe d’école
- Mise en œuvre des temps collectifs : travail sur cycle 3 et conseil d’école ; accueil et place des familles à l’école maternelle etc
Pour le second degré:
- Participation au dispositif « vacances apprenantes »
- Déploiement du dispositif « devoirs faits »
- Participation aux « cordées de la réussite »
- Mise en œuvre du dispositif « ouvrir l’école aux parents pour la réussite des élèves »(OEPRE)
- Exploitation des évaluations nationales sixième et mise en œuvre de l’accompagnement personnalisé
- Conseil École-Collège
- Prévention et traitement de la violence ; lutte contre le harcèlement ; climat scolaire