Interrogations sur le LSU : le Sgen reçu en audience à l’inspection académique

Le Sgen-CFDT de l'Académie de Lyon a été reçu en audience le lundi 3 avril. Plusieurs sujets ont été évoqués, dont la mise en place du LSU (Livret Scolaire Unique) et des nouveaux bilans périodiques, qui suscitent des interrogations dans les collèges de l'Académie.

Étaient présents à cette audience :

  • pour l’autorité académique : M. Couturaud, Inspecteur d’Académie, Directeur académique des services de l’Éducation Nationale du Rhône ; M. Krosnicki, IA DASEN Adjoint ;  M. Dupré, Doyen des IA-IPR.
  • pour la délégation Sgen-CFDT de l’académie de Lyon : Véronique Minday et Éric Vernassière.

 

Les interrogations sur le LSU et les bulletins périodiques

La double saisie sera-t-elle nécessaire ?interrogations sur le LSU

L’inquiétude première portait, pour le Sgen, sur les risques de double-saisie liés à l’incompatibilité supposée entre les logiciels actuellement utilisés (comme Pronote) et l’application LSU du ministère. En clair, faudrait-il enter une nouvelle fois sur l’appli LSU les compétences déjà évaluées et validées au 3° trimestre dans les logiciels utilisés au quotidien ?

Ces inquiétudes ont été levées : aucune double saisie ne devra être effectuée par les enseignants. La plupart des logiciels, en effet, sont dorénavant compatibles avec le LSU. De plus, les remontées vers le LSU seront effectuées par les équipes de direction.

Restent cependant d’autres interrogations sur le LSU et les bilans périodiques…

La question de la lisibilité des bilans périodiques

Le Sgen-CFDT a soulevé un réel problème de lisibilité, dans les deux sens du terme :

  • Du fait du cumul d’informations (en particulier les éléments du programme), les caractères des bulletins périodiques sont très petits. De plus l’ensemble est dense, donc peu lisible.
  • Le « jargon » employé pour renseigner les éléments du programme est maîtrisable par le corps enseignant, de direction et d’inspection mais moins par les élèves et leurs familles, pour lesquelles les bilans périodiques (et le LSU) sont des éléments de communication très importants pour le suivi de la scolarité.

Les réponses de l’autorité académique :

  • Pour les bilans périodiques, il convient de renseigner les principaux éléments « travaillés » (compétences et éléments disciplinaires) durant la période. Le repérage de ces éléments doit être fait à titre individuel, mais aussi en équipe au sein d’une même discipline.
  • En synthèse chaque enseignant doit recenser clairement les progrès de l’élève, ainsi que ses difficultés, en lien avec les compétences et les éléments du programme travaillés.
  • Un guide pratique de l’évaluation, mis en place au sein de l’académie de Poitiers, relève les bonnes pratiques et les écueils à éviter.
  • Les bulletins ne doivent pas atteindre 10 pages ! Le format attendu ne doit pas excéder un recto-verso.
  • Enfin, en cas de difficulté, les personnels de direction peuvent utiliser le recours aux formations d’initiative locale (FIL) et demander aussi des actions locales prioritaires (ALP) avec des formateurs académiques centrés sur les évaluations.

interrogations sur le lsu

Les questions et les revendications du Sgen-CFDT :

Quelle organisation pour la validation des bilans de fin de cycle ?

En juin prochain, il faudra valider les domaines du cycle 3 en 6° et ceux du cycle 4 en 3°. Le Sgen-CFDT a rappelé le caractère interdisciplinaire du socle. À ce titre, il conviendrait que chaque domaine fût validé de manière collégiale… Si l’on veut donc éviter que les conseils de classe de 6° et de 3° ne durent 2h ou 3h chacun, une concertation préalable, sur le temps de service, apparaît comme une véritable nécessité.

Réponse de l’autorité académique :

  • L’idée maîtresse, c’est d’avoir un tableau avec un croisement entre les disciplines et les 8 compétences du socle.
  • Il n’est pas nécessaire de remplir les 8 domaines de compétences.
  • Le professeur principal synthétisera les avis de ses collègues, après un vrai et nécessaire temps d’échange, préalable au conseil de classe. M. Couturaud s’est montré tout à fait ouvert sur la possibilité de tenir ce moment d’échange sur le temps de service.

 

Évaluer par compétences ? Oui, mais avec quel outil ?

Si Pronote est utilisé actuellement pour valider les compétences, il s’avère qu’au quotidien, ce n’est pas le meilleur outil qui soit pour évaluer par compétences : il ne met pas suffisamment en avant la chronologie des acquis et incite l’enseignant à ne faire qu’une « moyenne » des compétences du trimestre ou de l’année… De plus, le dominterrogations sur le lsuaine 5, tel qu’il est actuellement renseigné, laisse perplexe…

À ce jour, Sacoche semble encore être l’outil le plus adapté, mais il nécessite un temps d’adaptation et d’explications pour une prise en main efficace.

On est donc encore assez loin de l’esprit de l’évaluation par compétences. Par conséquent, quel outil utiliser ? L’institution a-t-elle réfléchi au problème ? Il en va de l’intérêt, de l’efficacité et de la lisibilité de ce mode d’évaluation.

Réponse de l’autorité académique :

  • À ce jour, aucun nouvel outil n’a été créé pour répondre à cette question. Mais la question est à l’étude.

Comment impliquer les parents d’élèves dans les nouveaux modes d’évaluation ?

Enfin, le Sgen-CFDT, a rappelé l’importance de davantage impliquer les familles dans l’évaluation par compétences. L’objectif est de rendre les bulletins périodiques plus compréhensibles et de déconstruire certains fantasmes liés à ce mode d’évaluation, et véhiculés çà et là par les tenants d’un « retour aux sources ».

Réponse de l’autorité académique :

  • La bienveillance recherchée dans l’évaluation par compétences n’est en aucun cas un manque d’exigence, mais elle repère le droit à l’erreur, car sans droit à l’erreur, le jeune ne prendra jamais d’initiative.