Intervention des personnels de direction à la réunion de rentrée de Madame la Rectrice.
Mme la Rectrice, permettez-moi d’intervenir sur quelques points au nom des personnels de Direction du SGEN-CFDT. Vous savez que le SGEN-CFDT syndicalise des professionnels de la maternelle à l’Université. Nous souhaitons vous exprimer nos regrets et notre inquiétude à la lecture d’un certain nombre de mesures prises par Monsieur le Ministre de l’Education nationale.
Rythmes scolaires
Sur les rythmes scolaires dans le 1er degré, l’assouplissement de la semaine de 4 jours a conduit plus d’un tiers des communes rhodaniennes à revenir à la semaine de 4 jours, la plupart du temps pour des questions budgétaires. Nos collègues IEN avaient travaillé dans les communes à la mise en place des rythmes scolaires. Avec ce retour à 4 jours, les écoliers reviennent à la situation d’avant 2008. Ils seront les champions de l’OCDE, pour ce qui est du petit nombre de jours travaillés par an.
A l’heure où M. le Ministre souhaite revenir sur les fondamentaux à l’école primaire, nous regrettons cette décision.
Dédoublement des CP
Nous regrettons aussi que le dédoublement des classes de CP en éducation prioritaire se fasse au détriment du dispositif « plus de maîtres que de classes », et donc au détriment du travail en équipe.
Organisation des enseignements au collège
L’arrêté relatif à l’organisation des enseignements au collège a été pris malgré un vote négatif du SGEN-CFDT et de la FCPE au Conseil Supérieur de l’Education. Mettre en place un enseignement fondé sur l’interdisciplinarité et le travail collégial des enseignants a constitué un travail conséquent.
Une inflexion dans la politique éducative ne peut produire ses effets que dans le temps. Vous avez pu mesurer combien il a été difficile d’amener tous les membres de nos équipes enseignantes à s’approprier la réforme du collège, à modifier leurs pratiques, à en comprendre les enjeux, mais nous avions bien engagé ce travail et nous commencions juste à en percevoir les premiers fruits, notamment en matière d’amélioration du climat scolaire et de lutte contre le décrochage des élèves les plus en difficulté : les collègues les plus impliqués, les plus désireux de travailler en équipe, de porter des projets innovants au travers des EPI notamment, de réfléchir en profondeur à leurs pratiques d’évaluation, sur qui nous nous sommes beaucoup appuyés et sans qui nous n’aurions pas pu porter et mettre en œuvre concrètement cette réforme dans nos établissements, ont été nombreux à nous faire part de leur inquiétude et nous la partageons avec eux : les premiers signaux envoyés au cours de ces derniers mois ne nous semblent pas de nature à encourager l’innovation pédagogique et ont bien souvent déjà découragé les collègues les plus volontaires à s’investir dans de nouveaux projets, ou même simplement à poursuivre les projets déjà en place.
Finalement, les adhérents du SGEN vivent l’assouplissement de la réforme comme une perte de crédibilité et de la politique de continuité au collège.
APB et orientation post-bac
L’application APB est dénoncée comment étant responsable d’au moins 6000 bacheliers sans solution pour cette rentrée. Pourriez-vous nous indiquer ce qu’il en est pour l’Académie de Lyon ? Nous approuvons, bien sûr, l’annonce de Mme Vidal de mettre fin au tirage au sort pour 2018. Les proviseurs et professeurs principaux de terminale qui ont conseillé les lycéens et leurs parents se sont retrouvés disqualifiés par l’inutilité des fameuses pastilles vertes. Pour en finir avec cette affectation aléatoire, nous souhaitons être associés, aux côtés des différents représentants et des responsables académiques et du Ministère, à la réflexion sur les pré-requis dans le parcours du lycéen, et à la mise en place d’un système d’information efficace.
Sur l’orientation, nous avons aussi constaté en juin, une forte poussée des collégiens sans solution à la fin de la 3ème. Pourriez-vous nous expliquer ce qui s’est passé et ce que nous devrons faire de ces élèves ? Certains collèges n’ont déjà plus de place en 3ème, et le doublement massif n’est de toute manière pas une solution pédagogique acceptable.
La qualité de vie au tavail
Notre dernier point résume les 3 précédents : selon l’enquête de Georges FOTINOS parue en février, un quart de nos collègues sont épuisés. Ce qui nous mine avant tout, ce sont les injonctions contradictoires et certaines pressions syndicales en établissement. La CFDT, qui a de son côté mené l’enquête « parlons travail » auprès de 200 000 professionnels de tous milieux, est très attachée à la qualité de vie au travail. 76 % des professionnels qui nous ont répondu affirment qu’ils souhaiteraient d’avantage participer aux décisions qui affectent l’entreprise. Pour nous aussi, être mieux responsabilisés dans notre fonction, notamment, sur la procédure appliquée pour notre évaluation et pour nos mutations, serait une avancée dans le sens de la transparence et du profilage des postes. Avancée que nous souhaitons.
Je vous remercie, Mme la Rectrice, pour votre écoute.