Lycées les plus défavorisés : une politique à la carte faute de carte politique.

Le ministère a opté pour une politique à la carte du traitement de la difficulté scolaire en lycée. Si aucun lycée de l'Académie n'est classé REP ou REP+, certains bénéficient cependant d'une allocation supplémentaire dans leur DHG.

Au niveau national, des postes destinés aux lycées en difficulté

Les 450 postes théoriquement destinés aux « lycées en difficulté » ont dans les faits été diversement utilisés. Cela démontre bien, en effet, l’inefficacité de la méthode, faute de définition claire de ce que doit être une politique publique en faveur des élèves issus des collèges REP/REP+.

Pour le Sgen-CFDT, Il est en effet indispensable d’accompagner ces élèves au-delà de la 3ème , mais pour cela un diagnostic préalable précis de l’accueil actuel du flux de ces élèves dans les lycées est incontournable. Or ce diagnostic n’a pas été posé.

Le choix des lycées à dotation abondée est donc revenu aux recteurs, qui ont de façon plus ou moins transparente appliqué les consignes ministérielles.

Des inquiétudes persistantes

Le Sgen-CFDT s’était inquiété d’une politique floue dès les annonces, qui pourtant allaient dans le bon sens. Les remontées de nos syndicats ont confirmé la situation variable selon les académies. Si certains recteurs ont joué le jeu de la transparence et affiché les critères retenus pour choisir les établissements bénéficiant de ces moyens supplémentaires, beaucoup d’autres ne l’ont pas fait.

Au-delà de la scolarité obligatoire et du temps du socle commun, il est temps de passer à la vitesse supérieure !

C’est pourquoi le Sgen-CFDT demande une transformation du lycée et une politique d’accompagnement pérenne des élèves issus des collèges de REP et REP+. C’est ainsi qu’on répondra aux objectifs de diversification des parcours et de préparation au post-bac.

Et dans l’Académie de Lyon… ?

Dans l’Académie de Lyon, le Rectorat nous a transmis la liste des lycées en difficulté bénéficiant de l’allocation spécifique pour le traitement de la difficulté scolaire. Concrètement, ces lycées ont reçu une dotation supplémentaire sur leur DHG, allant de quelques heures dans certains cas, à une quarantaine d’heures.

Ce sont des critères sociaux qui ont essentiellement été utilisés pour l’établissement de cette liste (pourcentage de boursier, pourcentage de CSP+, de CSP-, etc.).

Au total, 13 Lycées Professionnels ou SEP et 18 Lycées Généraux et Technologiques bénéficient de cette allocation :

  • Dans l’Ain : le Lycée Paul Painlevé d’Oyonnax (SEP et lycée général), le Lycée Xavier Bichat de Nantua.
  • Dans la Loire : le LPO Albert Camus et le Lycée Jacob Holtzer de Firminy (lycée pro et lycée général) ; le LP Benoît Charvet et le Lycée Honoré d’Urfé de Saint-Etienne ; le LP René Cassin et le Lycée Georges Brassens de Rive-de-Gier ; le Lycée Albert Thomas de Roanne, , le Lycée Claude Lebois à Saint-Chamond.
  • Dans le Rhône : le LPO François Mansart de Thizy
  • Dans la Métropole de Lyon : les Lycée Doisneau et Lycée des Canuts de Vaulx-en-Velin ; les lycées Marc Seguin, Jacques Brel, Hélène Boucher et Marcel Sembat de Vénissieux ; les lycées Marie Curie, Faÿs, Brossolette, Alfred de Musset de Villeurbanne ; le lycée Albert Camus de Rillieux ; le lycée Fernand-Forest de Saint-Priest ; les lycées Jean Lurçat, Colbert, Lumière, Récamier de Lyon.

Cette marge supplémentaire est laissée à la liberté des équipes pédagogiques qui, après discussion en commission permanente, puis vote en C.A., peuvent l’utiliser pour créer une division supplémentaire (et faire ainsi baisser le nombre d’élèves par classe sur un niveau). Elle peut aussi être utilisée pour organiser des dédoublements, des heures de remédiation…

 

20170127-CP-n°-19-Sgen-CFDT